lundi 28 juin 2010

Fatal (de Michaël Youn) sortie le 16 juin 2010


Genre : Comédie

Avec Michaël Youn, Stéphane Rousseau, Vincent Desagnat, Isabelle Funaro, Armelle, Fabrice Eboué

Synopsis :

Fatal (Michaël Youn) est un rappeur mondialement connu. Des boîtes de nuit aux soirées privées, le monde tourne autour de lui. Mais l'arrivée d'un nouveau chanteur (Stéphane Rousseau) au look ravageur et aux idées écologistes va chambouler et mettre en péril la gloire du "numéro uno".

La critique :

Michaël Youn fait son grand retour dans le cinéma français pour le plus grand bonheur des plus jeunes et le plus grand désespoir de leurs parents.
L'acteur, réalisateur, animateur, humoristique et chanteur nous revient ici en excellente forme après s'être égaré dans "Lucky Luke" et s'être échauffé dans "Le coursier", film qui resta peu de temps à l'affiche. Le golden boy parisien signe ici sa première vraie réalisation cinématographique ce qui pouvait faire peur à priori mais qui finalement n'est pas aussi mauvaise qu'on aurait pu le croire.

En effet, Michaël Youn transforme tout ce qu'il touche en or (ou presque) mais semblait accuser ces derniers temps d'un manque d'imagination et d'idées. Quoi de plus naturel donc que de puiser dans ce qu'il avait déjà fait et qui pourrait fonctionner à nouveau : Fatal Bazooka. Le rappeur des montagnes est le personnage qui s'est réellement mis dans l'ombre de l'humoriste et souffrait seulement d'un manque d'origines et de repères. Chose faite à présent. Un film qui allie donc une vraie-fausse histoire d'un vrai-faux rappeur avec la comédie déjantée qui est la marque de fabrique du trublion du PAF.

Concernant la réalisation proprement dite, il faut souligner tout d'abord la cohérence qu'à su insuffler le scénariste au film. L'histoire, même si elle est loin d'être intelligente, reflète à merveille l'idée que l'on pouvait se faire du personnage de Fatal. En lui accolant une vie et un passé, on a voulu démontré par l'ironie, toute l'absurdité du monde de la chanson et en particulier toute l'extravagance et l'exagération de certains rappeurs et autres musiciens bien plus mondains que talentueux.
Mais la plaisanterie ne s'arrête pas là. Tout le monde en prend pour son grade dans ce long métrage, de Paris Hilton à 50cents en passant par Jean-Claude Van Damme.
Cependant, il est inutile de se voiler la face longtemps. Même si la moquerie est appréciable, il n'en demeure pas moins que le but recherché par Michaël Youn est avant tout de faire du pognon avec un concept déjà usé et par là, de participer à faire de cette société une vitrine de l'absurdité. En gros, c'est l'hôpital qui se fout de la charité.

Niveau casting, Michaël Youn nous a servi du comique de scène avant tout. Tout d'abord lui-même, qui joue son propre rôle à merveille étant donné, évidemment, qu'il s'est lui-même inventé. Vous verrez donc du grotesque et beaucoup d'humour décalé accompagné toujours de mimiques plus qu'expressives dont lui seul a le secret. Pour l'épauler, il se devait de reprendre l'un de ses sbires et plus particulièrement un proche, Vincent Desagnat. Si celui-ci est le seul rescapé de la grande famille du morning live, c'est surtout parce que c'est le meilleur. Il joue ici un rôle effacé, comme à l'accoutumée, dans l'ombre de son mentor. Utile dans son personnage et amusant dans son jeu, il est assurément une valeur sûre du genre.
Ensuite, on a Stéphane Rousseau. L'acteur québécois (lieu de tournage du film) nous revient lui aussi en très bonne forme. Après le ridicule d' "Astérix aux jeux olympiques", on peut supposer que l'humoriste ne voulait pas en rester là. Mais si l'homme est sympathique à voir sur une scène, il est vraiment difficile à supporter sur un plateau et à l'écran. Son jeu est surjoué à tout moment et il semble à chaque fois dépassé par le jeu de ses acolytes. Une sorte de tortue dans une course de lièvres. Il est impératif de changer tout cela pour pouvoir continuer dans le cinéma et pour pouvoir espérer faire autre chose que du comique vulgaire.
Enfin, il faut parler de la présence d'Isabelle Funaro qui jusqu'ici était inconnue de nos écrans mais était surtout connue pour être la femme de Michaël Youn. Le rôle qui lui est attribué lui sied bien et n'est pas à décrier.

En résumé, on attendait pas grand chose de Michaël Youn mais il est agréable de constater que l'homme déborde toujours d'énergie et surtout d'originalité.

Point positif : Les gags sont livrés sans avoir été filtrés au préalable ce qui permet à chacun d'y trouver un moment de rigolade.

Point négatif : Comme à chaque fois, Michaël Youn vise un public cible (15-30 ans) mais abuse parfois trop de la vulgarité, ce qui nous pousse à inviter les plus jeunes d'entre-nous à s'abstenir de voir ce film. Dommage.

Note : **

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