mercredi 22 septembre 2010

Le bruit des glaçons (de Bertrand Blier) sortie le 25 août 2010


Genre : Drame

Avec Jean Dujardin, Albert Dupontel, Anne Alvaro, Myriam Boyer, Audrey Dana, Christa Theret

Synopsis :

Charles Faulque (Jean Dujardin) est écrivain. Malgré son succès, la vie ne lui plaît guère et l'alcoolisme devient vite sa seule échappatoire. Un jour, un homme (Albert Dupontel) se présentant comme son cancer frappe à sa porte.

La critique :

Bertrand Blier est connu pour ses films anticonformistes comme "Les valseuses" ou "Buffet froid". Si l'homme a toujours été en marge du cinéma contemporain, c'est surtout par la plume qu'il s'est distingué et parfois fait conspué. Non seulement il signe les scénarii mais tient également la caméra, de multiples talents qui se confondent parfois avec l'absurde et l'irréel, comme c'est le cas dans ce nouveau long métrage.

La trame de l'histoire semblait pourtant tenir ses promesses, un homme accablé par le fléau de l'alcoolisme et attristé par une vie monotone et ennuyeuse depuis le départ de sa femme se voit annoncer sa mort par un autre homme jouant son cancer. Une histoire qui auraient pu être tournée à la dérision tout en étant triste (vu le casting) mais qui en fait se pose en une série de monologues glauques et quelques fois inutiles où la lourdeur des textes et la pauvreté sonore s'entremêlent pour nous offrir un récit indigeste à défaut d'être émouvant. Car hormis une histoire loufoque, le réalisateur nous a fait ingurgiter un interdit du cinéma, le regard vers la caméra. En effet, tous les acteurs narrent leurs exploits ou leurs peines passées face à la caméra en se détachant tout à coup de leurs prestations plus que théâtrales ce qui vous perd irrémédiablement dans les méandres de l'incompréhensible. Maintenant, cette technique peu utilisée au cinéma est déjà apparue dans d'autres productions mais pour en retirer une leçon moralisatrice ce qui, ici, manque cruellement.
En outre, le scénario aurait pu se contenter d'un combat physique et psychologique entre l'écrivain et son cancer mais le scénariste a cru bon et intelligent d'insérer d'autres histoires dans l'histoire afin de nourrir son roman qui s'apparente au final à une vache anorexique.

Pour incarner les personnages de ce spectacle, monsieur Blier a fait appel à Jean Dujardin et Albert Dupontel. Si le choix de ces deux acteurs ne surprend pas et ne déçoit pas tant leurs jeux sont fournis et leurs charismes peuvent aisément occulter les manquements du film, le choix des autres acteurs est nettement moins jouissif. Anne Alvaro a souvent été qualifiée d'excellente comédienne par la critique spécialisée mais ici, en servante insipide, elle offre une prestation étriquée. Vu son rôle, on aurait du faire appel à une personne d'un autre âge et physiquement plus avantageuse car même si la femme n'est pas mauvaise, elle ne fait pas croire au spectateur le message qu'elle souhaite faire passer, ça sonne faux.
Mais l'erreur de casting ne s'arrête pas là. Christa Theret et Emile Berling sont également à épingler. La première pour son rôle de russe ne parlant soi-disant pas français qui s'avère au final être une digne descendante de Molière et le second pour sa locution agaçante.

En résumé, l'affiche nous promettait un film mortel et effectivement, on s'y ennuie mortellement.

Point positif : Le duo d'acteurs Albert Dupontel - Jean Dujardin.

Point négatif : Une histoire de fond mal exploitée où, par exemple, l'alcool aurait pu être fustigé mais il n'en est rien.

Note : *

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