vendredi 29 octobre 2010

Le royaume de Ga'hoole : La légende des gardiens (de Zach Snyder) sortie le 20 octobre 2010

Titre original : Legend of the guardians : the owls of Ga'Hoole

Genre : Animation

Synopsis :

Soren est un jeune hibou qui ne sait pas encore voler. Une nuit, celui-ci est enlevé avec son frère par une tribu souhaitant créer une race dominante avec de jeunes "sang-pur".

La critique :

L'un des "Majors" d'hollywood est bien entendu derrière ce dessin animé, il s'agit ni plus ni moins de la Warner. Ces derniers ont décidé de faire confiance à deux institutions de l'animation, Village Roadshow Pictures tout d'abord qui restait sur le lucratif "Cats & dogs : la revanche de Kitty Galore" mais aussi Zach Snyder qui avait réalisé et écrit "300", le film technologiquement révolutionnaire de l'année 2007.
On avait, dès lors, une idée de ce à quoi on allait assister dans ce long métrage pour enfants : des prouesses technologiques de hauts vols et une histoire un peu désuète mais divertissante.
Dans le mile, mais l'histoire est cependant meilleure qu'elle n'y parait.

L'histoire de cet opus, nous emmène à travers un monde nouveau, celui des chouettes. Un univers animalier jusqu'ici encore inexploré ou presque comparé à celui des pingouins largement utilisé et usé avec des dessins animés tels que "Surf up", "Happy feet" et même indirectement "Madagascar".
Des chouettes aux talents humains qui vont se confronter à un monde dangereux et totalitaire nous rappelant l'Allemagne nazie (les "Sangs-purs" nous rappelant les mauvais souvenirs de la race aryenne). Mais le scénario ne comporte pas cette seule anecdote. En effet, outre le fait de s'inspirer des scénarios du genre dans son aspect épique et historique comme "les seigneur des anneaux" par exemple, le film s'inspire abondamment d'un autre dans la relation fraternelle qu'ont Soren et Kludd, le "Bon fils". Ce film sorti en 1993 présentait deux cousins dont l'un était bon et l'autre mauvais, ces rôles étaient incarnés à l'époque par Macaulay Culkin et Elijah Wood. Sans rien dévoiler, une scène bien particulière y ressemble à s'y méprendre.
En outre, il faut noter que l'histoire s'inspire d'une série de romans d'aventures signés Kathryn Lasky même si les scénaristes s'en sont progressivement détachés tout au long de l'histoire. Une liberté de plume qui peut être légèrement contestée car elle enlève une certaine originalité et nous oblige à emprunter des raccourcis historiques peu confortables pour le spectateur adulte.

Côté technique, la production a fait appel à Animal Logic qui est une experte en matière d'effets spéciaux de grandes envergures. La société australienne avait déjà travaillé pour de grandes productions comme "le seigneur des anneaux" (tiens tiens), "Happy feet" ou encore "Harry Potter et la coupe de feu". Elle a travaillé ici pour nous offrir ce qu'elle fait de mieux et le résultat est plus qu'époustouflant. Vous assisterez à une netteté d'image remarquable même lors des scènes d'action et des ralentis à la manière "Matrix" tout aussi impressionnants. La 3D vous explosera au visage même si on avait vu mieux auparavant.

En résumé, ce film d'animation est destiné aux plus jeunes mais ravira certainement le public adulte qui y retrouvera les bonnes vieilles contines fantastiques qu'on leurs narrait jadis.

Point positif : Pas d'égarement ou de phase d'accalmie inutile, les scènes s'enchaînent de manière fluide.

Point négatif : Un scénario un peu trop facile qui nous offre une version animée de sagas fantastiques assez récentes.

Note : ***

mardi 26 octobre 2010

The killer inside me (de Michael Winterbottom) sortie le 11 août 2010

Genre : Thriller, Drame

Avec Casey Affleck, Jessica Alba, Kate Hudson, Bill Pullman, Simon Baker, Elias Koteas, Ned Beatty

Synopsis :

Lou Ford (Casey Affleck) est le shériff d'une petite ville du Texas où rien d'excitant ne se déroule. Chargé d'expulser une jeune femme de mauvaise vie, il va s'éprendre d'elle et faire paraître la face sombre de sa personnalité.

La critique :

Michael Winterbottom est le genre de réalisateur que seul les initiés du cinéma ont sur les lèvres. En effet, le britannique n'a jamais brillé derrière la caméra de blockbusters hollywoodiens mais bien derrière des productions controversées aux budgets limités. On lui doit, entre autres, le très libertin "9 songs" ou encore son positionnement politique dans "The road to Guantanamo".

L'histoire de ce film-ci ne transpire pas la polémique comme le firent les deux derniers cités mais a tout de même fait son effet lors de sa projection au festival de Sundance où pas mal de critiques (américaines!) de cinéma ont quitté la salle en remettant en cause la violence gratuite et exacerbée du film.
Il est vrai, cette violence est assez crue et la caméra ne loupe aucun moment des actes odieux du personnage principal rendant les minutes de massacres quasiment insupportables car tellement réalistes. Mais si l'histoire vous présente des scènes de la vie dans ce qu'elle a de plus immonde, le scénario n'en reste pas moins flasque et monotone. Le personnage principal vous ennuiera vite par sa passivité et son non-sens. De plus, ce film fût présenté par son auteur même comme un thriller haletant mais on constate assez rapidement que ce fameux suspense n'en est pas réellement un car le spectateur sent tout arriver à pleines narines.
Ajoutez à cela une dose de morosité importante et on arrive à la triste conclusion que ce film n'est pas conforme aux attentes même si il divertit bien lors d'une après-midi pluvieuse.

Les acteurs, pourtant, furent bien choisis ou presque. Dans le rôle principal, on a le cadet de la famille Affleck en la personne de Casey. Si l'acteur restait sur deux excellentes prestations dans "Gone baby gone" et "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford", il n'arrive pas à en réitérer les exploits. Toujours juste mais lamentablement flegmatique, l'acteur nous fait ingurgiter une prestation énervante à défaut d'être inquiétante.
Pour lui servir de punching ball féminins, on a été rechercher deux personnalités belles et fortes du cinéma. Comme "bad girl", on a choisi Jessica Alba. La californienne a souvent alterné le bon et le mauvais et ici, à défaut d'avoir choisi un rôle en béton, elle signe une prestation tragique très intéressante. Ces rôles sont donc taillé pour elle comme dans "The eye" ou "Machete".
La deuxième laronne n'est autre que Kate Hudson qu'on avait déjà vu au côté de Casey Affleck dans "Desert blue". La belle est méconnaissable et admirablement juste. Un rôle de caractère qui lui sied à merveille tout en étant au second plan.

En résumé, ce thriller nous montre une réalité crue mais ne sème pas le doute dans l'esprit du spectateur.

Point positif : La censure effleure rarement Michael Winterbottom ce qui nous plaît.

Point négatif : Trop lent, trop vide et, donc, pas captivant.

Note : **


mardi 19 octobre 2010

Mords-moi sans hésitation (d'Aaron Seltzer et Jason Friedberg) sortie le 06 octobre 2010


Titre original : Vampires suck

Genre : Comédie, Teen movie

Avec Jenn Proske, Matt Lanter, Diedrich Bader, Christopher Riggi, Ken Jeong, Anneliese Van der Pol

Synopsis :

Becca débarque dans une petite ville pluvieuse et peu accueillante du nord des Etats-Unis qu'elle a quitté dans son enfance. L'adolescente arrive dans son nouveau lycée où elle fait la connaissance d'Edward, un jeune homme mystérieux dont la famille l'est tout autant.

La critique :

On connaissait déjà Aaron Seltzer et Jason Friedberg pour avoir signé tous les deux le scénario de l'original "Scary movie" qui tournait à la dérision les films d'horreur de l'époque (et les teen movie) en utilisant l'ironie et l'humour décalé à la sauce Uncle Sam. Une vaste débilité imbuvable pour un public adulte averti et un admirable moment de détente pour les plus jeunes. Cet opus avait créé un tsunami à travers le monde en rapportant un pactole financier dix fois supérieur à la somme investie, ce qui n'était pas passé inaperçu dans les hautes sphères d'hollywood qui décidèrent de lui coller des suites qui arrivent, à ce jour, au nombre de quatre (un cinquième est prévu pour 2011).
Bien entendu, le cinéma ricain ne cessa pas d'exploiter le filon en parodiant d'autres blockbusters comme c'est le cas ici avec la saga "Twilight".

L'histoire de cette parodie est donc calquée, à s'y méprendre, de l'histoire de Bella, Edward et Jacob dans ce petit patelin paumé du nord-ouest des Etats-Unis reproduit fidèlement. Si l'histoire de "Twilight" ne vous avait déjà pas transcendé à l'époque, on pourrait aisément penser que ce pastiche était fait pour vous afin de vous venger des pénibles moments passés devant cette histoire plus romantique que fantastique. Et bien non ! Car si "Scary Movie" avait su accrocher un public ouvert à la comédie facile, celui-ci est vraiment dénué d'intelligence. En effet, les scènes ne possèdent que peu d'intérêts et l'enjeu même du film (parodier "Twilight") semble souffrir d'un manque évident d'originalité. Les gags s'enchaînent trop rapidement et sans cohérence donnant au spectateur un aperçu des meilleures blagues du moment tel un bêtisier de fin d'année.
En outre, la réalisation a fait le choix d'agrémenter son film avec des attaques en tout sens envers lady Gaga, Lindsay Lohan, Tiger Woods et autres. Un choix audacieux mais lui aussi mal choisi car les personnalités parodiées le sont déjà que trop souvent.

Côté acteurs, les deux réalisateurs ont fait appel à du lourd... Non pas du costaud mais du boulet de compétition, des personnalités bien ancrée dans les films du genre. Tout d'abord, Matt Lanter du " néo-Berverly Hills" nous incarne un Robert Pattinson de manière trop exagérée et peu intéressante, surjouant chacune de ses scènes et les rendant dès lors ridicules. Ensuite, on a Jenn Proske. L'actrice mérite une récompense car elle est quasiment la seule (avec Diedrich Bader) à nous offrir une prestation ressemblante et juste. Ce film pourra certainement lui offrir d'autres contrats plus intéressants. Concernant les autres acteurs, ils sont tout simplement irregardables à part sur photos.
Enfin, il faut souligner l'absence de Carmen Electra qui aurait agrémenté ce film de sa plastique comme elle a déjà su le faire dans des films aussi intelligents tels que "Date movie", "Big movie" ou encore "Spartatouille".

En résumé, un teen movie ne veut pas dire idiotie comme le montre injustement ce long (80 min seulement) métrage.

Point positif : Les décors sont fidèlement reproduits et les acteurs sont physiquement ressemblants.

Point négatif : tout le reste.

Note : *

lundi 11 octobre 2010

The town (de Ben Affleck) sortie le 15 septembre 2010

Genre : Action, Thriller, Drame

Avec Ben Affleck, Rebecca Hall, Jon Hamm, Jeremy Renner, Blake Lively, Owen Burke, Titus Welliver

Synopsis :

Doug et trois de ses amis sont tous issus du même quartier peu fréquentable de Boston, Charlestown. Pour renflouer leurs fins de mois, ceux-ci n'hésitent pas à braquer des banques et des fourgons dans le centre ville. Lors d'un de ces braquages, le quatuor se voit dans l'obligation de prendre une otage afin de couvrir leur fuite. Mais Doug s'entiche très vite de cette femme au risque de se faire prendre.

La critique :

Ben affleck est un homme aux multiples talents comme il l'a déjà prouvé à maintes reprises en offrant de belles prestations scéniques et en signant de sa plume les scénarios de grands films comme "Will hunting" ou "Gone baby gone" mais surtout en réalisant de main de maître un caviar, en l'occurrence le dernier film cité, en étant pourtant un novice en la matière. On attendait donc beaucoup de ce nouvel opus.

L'histoire vous entraîne dans les bas-fonds de Boston, cette ville aux allures lugubres au Nord-Est des Etats-Unis qui fut jadis l'un des berceaux de la colonisation du nouveau monde. Boston est plus qu'une simple cité pour notre réalisateur, c'est la ville de son enfance et sa source d'inspiration principale comme on a pu le constater dans chacun de ses films, Boston Sud pour "Will hunting", Dorchester pour "Gone baby gone" et Charlestown pour celui-ci.
Côté originalité, le scénario n'a pas vraiment tapé dans l'oeil. Une histoire de gangsters braqueurs de banque, on a déjà vu cela pas mal de fois!
Mais pourtant, le suspense et l'accroche sont omniprésents et font adhérer le spectateur à cette histoire dramatique mais largement romancée. L'idée d'avoir inséré une histoire d'amour dans un scénario à la "Heat" relevait également du défi, ce que le réalisateur a relevé haut la main ne tombant pas dans l'épouvantable cliché du happy-end ou dans la niaiserie.
Cependant, on pourrait tout de même faire la fine bouche concernant la relation de fond entre les quatre acolytes qui nous font penser à d'innombrables longs métrages sur les milieux mafieux où l'un des hommes de main se rebelle après une léthargie d'une vingtaine d'années et devient tout à coup un homme bon et respectable.

lui-même, nous propose une prestation dont on en a l'habitude, c'est à dire une présence accrue à l'écran et un charisme naturel qui servent tout deux sa facette de dramaturge. Une prestation propre et soignée sans être transcendante. A ses côtés, on retrouve l'excellent qui nous avait plus Côté casting, Ben Affleck a su ramener du beau monde. Non pas des stars mais des acteurs en formes, capables de donner un rendu magnifique à une production. Tout d'abord, Ben AffleckJeremy Rennerqu'étonné dans "Démineurs". Il joue un rôle de monsieur muscle sans craintes et quasiment sans cervelle qu'il incarne de manière magistrale et comme peu de gens ont pu le faire auparavant. Sachant aisément passer de l'ironie à l'inquiétude ou à la violence, il donne à son personnage une dimension inquiétante qui donne un poids au film.
Enfin, on doit citer la présence de la britannique Rebecca Hall. L'actrice dont on se souvenait d'être de l'aventure de "Vicky Cristina Barcelona" ne possède actuellement qu'un léger palmarès. Hélas, ce manque d'expérience se sent à certains moments provoquant irrémédiablement le décalage avec ses collègues de plateau. Même si sa prestation est dans l'ensemble correcte, elle souffre de quelques carences de rythme mais rien d'inquiétant.

En résumé, ce film s'inscrit sur les hauteurs du tableau de chasse de Ben Affleck. Son scénario est bien ficelé mais déteint Boston une nouvelle fois. Espérons que pour son prochain film, Ben quitte enfin la Nouvelle-Angleterre.

Point positif : La caméra tourne bien. Les scènes d'action sont admirablement bien filmées et sont agrémentées d'une excellente bande sonore.

Point négatif : L'idée du bon et du mauvais fils (Ben Affleck et Jeremy Renner) n'impressionne plus au cinéma.

Note : ***

mardi 5 octobre 2010

Wall Street : l'argent ne dort jamais (d'Oliver Stone) sortie le 29 septembre 2010


Titre original : Wall Street : Money never sleeps

Genre : Drame, Suspense

Avec Shia LaBeouf, Charlie Sheen, Michael Douglas, Carey Mulligan, Susan Sarandon, Josh Brolin

Synopsis :

Jacob (Shia LaBeouf) travaille pour une société de Wall Street, Keller Zabel. Celle-ci se fait cependant malmener et est menée à être vendue suite à une spéculation financière plus que douteuse lors du krach boursier de 2008. Son patron se suicide et Jacob décide de se rapprocher de son beau-père, Gordon Gekko (Michael Douglas), afin de venger son patron qu'il considérait comme son père. Mais si Gordon Gekko est un as de la finance, il est également un as de la manipulation.

La critique :

Voici venu le retour d'Oliver Stone, le réalisateur anarchiste voire communiste qui a su révolutionner les esprits après avoir servi au Viet-Nam. C'est à lui qu'on doit de nombreux films cultes comme "Platoon", "JFK" ou encore "L'enfer du dimanche". L'ensemble de sa carrière fut donc tournée essentiellement vers la critique de l'état américain et du capitalisme, comme ici encore.

L'histoire est complexe et s'installe dans la mouvance du premier opus sorti vingt ans auparavant et qui allait inspirer de nombreux esprits étudiants afin de se lancer dans le monde impitoyable de la finance. Ce monde impitoyable est évidemment le sujet et le fil rouge du film comme son titre le fait remarquer.
Mais pourtant, si le premier film avait su trouver son public, celui-ci souffre beaucoup plus d'un désintéressement général. En effet, Oliver Stone a voulu reconstituer la crise connue en 2008 à travers les hautes sphères de la finance. Mais ce choix implique un prérequis de taille, celui de connaître un minimum la bourse et le monde de la finance, sinon il est inutile de vous rendre dans les salles obscures, vous ne comprendrez rien ou presque.
Et ce presque n'est autre que l'histoire d'amour (et de haine) entre Gordon Gekko et sa fille ainsi qu'entre elle et Jacob. Une relation triangulaire qui s'accapare souvent l'histoire et qui masque l'intérêt réel de ce film, car cette relation n'a que peu d'intérêt et semble parfois insensée.

Côté acteurs, Oliver Stone a, bien évidemment, été rechercher le talentueux Michael Douglas. L'homme se plaît sur les plateaux de tournage et ça se sent comme à chacun de ses passages. Il est posé, expérimenté, doué mais semble à certains moments blasé. Il donne ici l'impression de laisser tout doucement la place aux jeunes dans le monde du cinéma. Un retrait fictif qu'on aimerait ne pas voir se concrétiser. On a ensuite le jeune Shia Labeouf qui nous ressert ce qu'il fait de mieux, la comédie dramatique. L'acteur ne fait encore que débuter à l'écran mais possède déjà de beaux atouts qui rendent vie aux personnages qu'il incarne. Le Sam Witwicky de "Transformers" nous signe une belle prestation même si elle semble quelques fois timorée.
Enfin, il faut souligner la présence scénique intéressante de Carey Mulligan et l'apparition amusante bien que peu utile de Charlie Sheen (co-héros du premier film).

En résumé, un film peu convaincant scénaristiquement car trop brouillon, trop compliqué et trop calqué sur le premier opus mais un rien captivant tout de même.

Point positif : Le choix des acteurs est parfait.

Point négatif : De nombreux raccourcis théoriques perdent le spectateur dans les méandres de la bourse.

Note : **