mardi 30 novembre 2010

The social network (de David Fincher) sortie le 13 octobre 2010


Genre : Biographie, Drame

Avec Jesse Eisenberg, Andrew Garfield, Justin Timberlake, Brenda Song, Rooney Mara, Armie Hammer

Synopsis :

Un jeune étudiant de l'université d'Harvard, Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg), décide avec son ami Eduardo Severin (Andrew Garfield), de créer un site internet destiné aux étudiants afin de pourvoir noter le physique de leurs camarades. Devant le succès de sa création, il entreprend la construction d'un site de réseau social révolutionnaire, "The facebook".

La critique :

Si il y a bien dans le monde un site internet connu, c'est bien Facebook. Mark Zuckerberg, le fondateur du site de socialisation, l'est sûrement tout autant en s'imposant comme le plus jeune milliardaire américain. Mais la clé du succès de ce site était, elle, beaucoup plus secrète ou du moins plus discrète. C'est justement cette histoire que David Fincher a choisi de mettre en scène dans cette biographie visuelle. Le réalisateur de "Seven" et "Fight Club" n'est pas homme à se laisser duper par un scénario ronflant mais sans intérêt, ce qui nous laissait donc entrevoir une réalisation intelligente et une histoire remplie d'objectivité.

L'histoire est effectivement objective et ne glorifie en rien les concepteurs du projet. Bien au contraire, elle égratigne littéralement tous les intervenants nous installant de plein fouet dans une histoire d'amitié, d'argent et de puissance où tout le monde et à la fois personne n'est coupable. En instaurant cette facette sombre et en "forwardant" les histoires de geeks ou de programmations inutiles et inintéressantes, David Fincher a su insuffler du suspense à la vie d'un jeune homme d'une vingtaine d'années à qui la vie a quasiment toujours sourit. Un pari relevé haut la main car on ne décolle que difficilement notre regard de l'écran.
Il est à noter cependant que si les personnes ne sont pas épargnées, ce n'est pas pour autant qu'ils y sont montrés du doigt.

L'histoire suit donc son cours et se laisse apprécier mais là où le bas blesse, c'est dans l'intervention de Sean Parker, l'ancien créateur de Napster. L'homme est un véritable messie venu prêcher la bonne parole aux oreilles de Mark et de ses compagnons. Si l'histoire est certainement romancée, la manière de le présenter nous ennuie plus. En effet, cet homme n'a pas toujours été un ange mais ici, on le présente comme un démon tels que l'ont été, jadis, des grands génies comme Robert Oppenheimer ou encore Alfred Nobel. L'homme est présenté comme un drogué, un manipulateur et un profiteur ce qui est censé alléger les responsabilités de Mark passant, à cette occasion, pour un être crédule et immature. Un excès scénaristique qui dessert l'histoire et la rend trop hollywoodienne.

Pour incarner ces génies de la toile, David Fincher a fait appel à de l'inconnu et du très connu. Des choix intéressants pour la plupart. Commençons d'abord la star du film, Jesse Eisenberg. L'acteur nous est inconnu ou presque car les amateurs de films moins médiatisés comme "Adventureland" l'auront certainement reconnu et apprécié car il nous offre une prestation remarquable. Le jeune acteur allie bien l'amateurisme et à la jeunesse de Mark avec le monde impitoyable dans lequel il se lance. En incarnant à merveille son personnage, il donne vie à un homme que les gens ne connaissait quasiment que sur photo de magazine people. A côté de lui, on a Andrew Garfield, jouant l'amical et intéressé monsieur Séverin. Le Jack Burridge de "Boy A" joue à son niveau le rôle qu'on lui a attribué en l'épiçant de temps à autres d'émotions très intenses indispensables à l'intérêt du film. Enfin, on nous a servit Justin Timberlake que tout le monde connaît pour ses déhanchés ravageurs mais bien moins pour ses rôles d'acteurs. Si beaucoup de chanteurs ou de chanteuses arrivent à percer au cinéma, ce n'est que rarement une réussite. Le bellâtre des NSYNC n'a, pour l'instant, jamais transcendé la critique cinématographique mis à part dans "Alpha dog" où il n'a pas déçu. Ici, il nous offre un show à l'américaine digne d'une finale de superbowl desservant totalement son personnage. Il surjoue à pas mal d'instant même si ses dialogues sont empreints de charisme et d'ascendance précieux à la relation que doit avoir son personnage avec celui de Mark.

En résumé, le sujet allait certainement rameuter les foules mais le scénario risquait la flagellation collective. Au final, on obtient une pellicule divertissante à prendre comme une fiction.

Point positif : L'histoire semblait légère mais David Fincher a su la rendre intéressante.

Point négatif : Pas de réelles surprises ni d'enseignements.

Note : **

vendredi 26 novembre 2010

Moi, moche et méchant (de Pierre Coffin et Chris Renaud) sortie le 06 octobre 2010


Titre original : Despicable me

Genre : Animation

Synopsis :

Gru, un méchant raté, est un être détestable parmi tant d'autres que compte une petite ville fort tranquille. Bien décidé à redorer son blason, il envisage avec l'aide de ses petites créatures de voler la lune, ce qui ferait assurément de lui le plus grand méchant de tous les temps. Mais Gru va voir son chemin parsemé d'embûches, notamment à cause de trois petites orphelines qui n'ont pas froid aux yeux.

La critique :

Universal a décidément le vent en poupe et entend bien le faire savoir en produisant toutes sortes de films et en les propulsant sur un pied d'estale bien avant leur sortie via une publicité gargantuesque. Ce long métrage d'animation n'a donc pas dérogé à la règle, ce qui n'est jamais un gage de qualité. Et de la qualité, ce nouveau film en a assurément mais c'est surtout grâce à la société française Mac Guff Line qui avait déjà travaillé sur des films comme "Le petit Nicolas" ou encore "Largo Winch". Véritable machine à effets visuels de hauts vols, la petite entreprise a su donner un rendu et une qualité d'image très appréciable, ce qui rattrape un scénario un peu bateau et bancal.

Voici donc l'histoire de Gru, un malheureux méchant d'une cité modèle américaine. Ce personnage à l'allure peu entraînante et au phraser amorphe est le rôle principal du film autour duquel gravitent bons nombres de personnages comme les trois orphelines (Margo, Agnès et Edith), Vector (le jeune méchant plein d'avenir) et les petits mignons (nous rappelant les favoris féminisés d'Henri III). Il fallait donc faire fort pour nous servir une histoire à la fois potable, drôle et simple. Mais hélas, c'est ce dernier point qu'ont principalement retenu les réalisateurs et les scénaristes.
L'histoire est potable en nous servant un anti-méchant en lieu et place du traditionnel anti-héros des contines populaires. Cette histoire suit son cours mais manque de rebondissements et de suspense, le spectateur adulte ne sent que trop venir les scènes et les idées machiavéliques de son personnage. L'aspect comique est un peu du même acabit, les sketches comiques ne s'enchaînent pas de manière constante et donne un effet d'ennui. Lorsque une phrase, un geste ou une idée est censée vous faire rire, il est indispensable de conserver ce stimulus dans l'assistance afin de pouvoir faire passer incognito des évènements moins drôles. Mais en espaçant les moments de franches rigolades, le film n'arrive pas à nous décrocher les zygomatiques.
En outre, ce film est simple dans sa conception puisqu'il se contente de relater des faits prévisibles et compréhensibles en suivant une ligne droite incluant une introduction, un développement des idées et une conclusion synthétisant l'idée principale. Rien de bien compliqué mais un gage de réussite dans l'esprit des moins de dix ans.

Côté technique, et comme dit précédemment, MacGuff Line savait très bien ce qu'elle faisait. Expérimentée en la matière, elle a offert à ce dessin toute sa dimension et une grande partie de son intérêt. Pour un budget peu élevé (environ 70 millions d'euros), elle a réussi à donner un rendu similaire à celui des productions de Sony Pictures Animation comme on peut le constater dans l'imbuvable "Tempête de boulettes géantes". La 3D est évidemment de la partie (c'est à la mode), elle n'apporte pas grand chose mais séduit tout de même.

En résumé, une histoire convenablement agencée mais drôlement enfantine.

Point positif : L'originalité dans l'absurdité. Le réalisateur a su captiver les foules avec une histoire à la fois improbable et réaliste.

Point négatif : Les blagues sont aussi vieilles que l'histoire du cinéma.

Note : **


mardi 16 novembre 2010

Les petits mouchoirs (de Guillaume Canet) sortie le 20 octobre 2010


Genre : Comédie dramatique

Avec Marion Cotillard, François Cluzet, Benoît Magimel, Gilles Lellouche, Jean Dujardin

Synopsis :

Ludo (Jean Dujardin) est un bon vivant parisien. Celui-ci se retrouve gravement blessé suite à un accident de la route. Lui et sa bande d'amis avaient prévu de partir, comme à l'accoutumée, en vacances ensemble. Des vacances qui vont tout de même avoir lieu, sans lui, mais qui seront loin d'être reposantes.

La critique :

Qui ne connait pas de nos jours le grand Guillaume Canet? Comme acteur bien entendu, il a déjà su rallier les foules avec des films cultes comme "Jeux d'enfants", "Joyeux noël" ou "la clef", mais se devait de passer à une autre étape malgré son jeune âge. Il s'est donc essayé à la réalisation et à l'écriture avec "Ne le dis à personne" en 2006 qui sera un véritable coup de fouet pour le cinéma français. Ici, il réitère son expérience avec un film à mi-chemin entre l'humour et le drame. Autant le dire tout de suite, c'est un pur chef d'oeuvre.

L'histoire démêle la relation amicale et principalement celle d'une bande d'amis de longue date. L'amitié comme centre de préoccupation cinématographique, ce n'est pas une nouveauté, le sujet étant étriqué et pouvant être traité de différentes manières. Mais ici, Guillaume Canet a choisi de traiter l'aspect fusionnel à travers un évènement dramatique, un accident de moto.
Le film dure longtemps, très longtemps mais ne lasse pas le spectateur tant les rebondissements et les différentes histoires de chacun s'entremêlent mais ne sèment pas l'esprit du cinéphile. Par contre, si le film suit son chemin, il est plus difficile d'y trouver une stabilité émotionnelle. En effet, le film valse avec deux amants : le rire et le chagrin.
L'humour, il y est effectivement beaucoup question. Cette bande d'amis est drôle et chaque caractère contraste totalement avec celui de l'autre ce qui donne un cocktail hilarant comme avait pu le faire jadis "Les bronzés en vacances" (même si le film ne s'instaure pas dans cette lignée). Mais à côté de cela, on a l'aspect dramatique. Et là, ça fait mal. Le scénariste (Guillaume Canet) a réellement réussi son coup en alliant à merveille à l'humour ce côté dramatique qui nous renvoit irrémédiablement, hélas, à notre vie de tous les jours. Vous ressentirez donc de la compassion et de l'émotion pour cette bande d'allumés à laquelle vous vous attacherez crescendo jusqu'au dénouement final.

Pour incarner ces personnages attendrissants, Guillaume a fait appel à du connu et du moins connu. Tout d'abord, Marion Cotillard était pour lui la solution de facilité. L'actrice étant sa compagne, il était facile pour lui de la porter à l'écran en profitant de son aura actuelle et de la qualité de ses récentes apparitions. Elle est une nouvelle fois époustouflante, allant même jusqu'à créer de l'ombre aux plus expérimentés qu'elle et de ridiculiser involontairement la prestation de Maxime Nucci qui était déjà lamentable. Il faut également souligner l'excellence émotionnelle de François Cluzet et Benoit Magimel qui gardent leurs places dans le cercle assez restreint des bons acteurs. Mais si il faut parler d'un personnage c'est celui de Ludo. Jean Dujardin incarne ce personnage que l'on voit peu, alors pourquoi avoir choisi un acteur de cet envergure pour les quelques pauvres minutes que lui consacre la pellicule? La question se pose et on y trouve une réponse. Ce personnage est la clé de voûte de l'histoire, sans lui, le film n'atteint pas un de ses deux objectifs, le drame. Mais pour s'attacher à un personnage qu'on voit peu mais dont on parle beaucoup, il fallait que le spectateur soit préalablement attaché à lui. Qui mieux dès lors que Jean Dujardin, acteur que tout le monde connaît et que beaucoup trouve sympathique... Un choix intelligent et audacieux, bien joué !
Enfin, il ne faut pas oublié de saluer la remarquable et importante prestation de Gilles Lellouche qui incarne un homme volage mais sensible auquel on pourrait tout pardonner.

En résumé, prenez vos mouchoirs car par le rire ou par le chagrin, les larmes couleront.

Point positif : Rien n'est laissé au hasard. Tout s'accorde dans les mains d'un grand chef d'orchestre.

Point négatif : Il y en a peu mais si on doit en retirer un, c'est assurément la longueur des scènes qui exagère souvent le côté dramatique et le dessert donc.

Note : ****