lundi 29 mars 2010

L'arnacoeur (de Pascal Chaumeil) sortie le 17 mars 2010


Genre : Comédie

Avec Romain Duris, Vanessa Paradis, François Damiens, Julie Ferrier, Helena Noguerra, Andrew Lincoln

Synopsis :

Alex (Romain Duris) est arnacoeur professionnel, autrement dit briseur de couples. A l'aide de sa soeur (Julie Ferrier) et du mari de celle-ci (François Damiens), il aide les femmes malheureuses en amour en leur donnant le déclic qui les fera quitter leurs maris. Mais voilà qu'arrive Juliette (Vanessa Paradis), nouvelle cible potentielle mais rusée et intelligente.

La critique :

Pascal Chaumeil connaît bien le cinéma américain pour avoir travaillé dans l'ombre de Luc Besson pendant plus de quinze ans. On retrouve dès lors dans ce nouveau film tous les aspects de la comédie romantique gentillette et parfois un peu niaise du cinéma d'outre-atlantique.
En effet, le film compose sur l'histoire peu probable d'une bande de trentenaire en plein délire artistique, le tout agrémenté d'une "happy end" flairée une heure à l'avance.

Pas de quoi qualifier ce film de navet cependant car l'histoire, même si elle est simpliste et prévisible, possède aussi les atouts d'une comédie française de bon rang. En faisant exercer un métier loufoque au personnage principal, le réalisateur ne s'est pas égaré, cela apporte un élément nouveau et original donnant le fil rouge nécessaire dans une comédie du genre pour captiver le spectateur.
Ce film apporte un vent de fraîcheur au cinéma en ce début de printemps et ne souffre pas d'une réelle concurrence tant l'originalité, comme déjà cité plus haut, est au rendez-vous.

Pour incarner les personnages de ce long métrage, le réalisateur a fait appel à des habitués du grand écran. Tout d'abord, Romain Duris dans le rôle du dragueur professionnel et du ringard quelques fois, nous propose une prestation comique et allègrement fournie du second degré qui nous avait tant manqué depuis "Les poupées russes". Un rôle largement à sa hauteur et où il ne déçoit donc pas.
A ses côtés, on a collé deux acteurs moins connus mais remplis d'humour. Le premier n'est autre que le belge François Damiens. L'acteur de second plan n'échappe pas ici à ses mimiques habituelles, qu'on a déjà pu voir dans "Dikkenek" ou encore "Taxi 4", qui peuvent paraître agaçantes pour certains. Sans surjouer, il tient son rôle de belle manière mais semble se reposer sur ses acquis. La seconde personne est Julie Ferrier. En jouant la femme de François Damiens, elle donne le ton de la comédie et semble diriger même le jeu du très célèbre Romain Duris. Très intéressante donc dans la justesse qu'elle laisse entrevoir, elle est assurément sur la pente ascendante.
Enfin, on a Vanessa Paradis. La femme de Johnny Depp n'y est pas mauvaise mais pas excellente non plus. Pour jouer dans une comédie débridée comme celle-ci, il est utile d'avoir une qualité, celle d'entraîner le spectateur dans un univers complètement déluré. Et il est triste de constater qu'elle ne possède pas cet atout. Un rôle qui ne lui convient pas trop.

En résumé, un divertissement idéal pour se vider l'esprit des tracasseries qui y traînent mais on ne peut certainement pas parler de la comédie de l'année.

Point positif : Le casting est très réussi ce qui permet d'assurer une bonne copie au final.

Point négatif : Le manque de suspense et de rebondissements empêche le spectateur d'entraîner sa vivacité cérébrale.

Note : **

mardi 23 mars 2010

The ghost writer (de Roman Polanski) sortie le 03 mars 2010 en France


Genre : Thriller, Politique

Avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Cattrall, Olivia Williams, James Belushi, Tom Wilkinson

Synopsis :

Un nègre littéraire (Ewan McGregor) est engagé par Adam Lang (Pierce Brosnan), ancien premier ministre britannique, pour compléter sa biographie entamée par un autre écrivain retrouvé mort quelques temps plus tôt.

La critique :

Roman Polanski est un réalisateur connu du grand public pour ses ennuis avec la justice mais aussi et surtout pour les films qu'il a réalisé jadis comme "La neuvième porte" ou encore "Le pianiste". Nul doute que son nom est connu. Cependant, une autre chose est certaine : Roman Polanski on aime ou on aime pas.

Ici, il reprend un best-seller de la littérature pour en faire un film tiraillé entre drame, espionnage et politique. Le film est assez lourd à ingurgiter pour le spectateur lambda tant l'ambiance pesante et parfois saoulante de passivité vous scotche non à l'histoire mais bien à votre paquet de pop-corn.
Il faut également parler de la complexité de l'histoire qui ne permet aucun écart de pensée et qui largue littéralement la bonne moitié de la salle. Celle-ci est d'ailleurs bien aidée par l'idée saugrenue d'avoir choisi des prénoms anglophones de quatre lettres se ressemblant tous les uns aux autres. On peut citer comme exemple les principaux et uniques acteurs du film : Adam, Ruth, John et Paul ou encore le regretté Mike.
Pas facile de s'y retrouver donc et pas facile non plus de discerner l'idée d'aboutissement de l'histoire. En effet, ne torturez pas trop votre cerveau en supposant de possibles réponses aux questions que le film pose pour vous car celui-ci n'y répond que très vaguement dans son pitch final.
Alors ne faisons pas d'amalgame quant à aller jusqu'à dire que le film est mauvais, loin de là, mais il semble être destiné à un public averti et ciblé pourvu d'un bac en sciences politiques au moins.

Pour incarner les personnages de ce roman noir, le réalisateur a fait appel à Ewan McGregor tout d'abord. L'acteur écossais, qu'on a vu très récemment dans "I love you Philipp Morris", apporte ici tout son talent qu'on lui connaît afin d'éviter un flop. Il joue de manière époustouflante dans son rôle de nègre, bien esseulé il faut l'avouer.
A ses côtés et pour lui donner la réplique, on a placé le très expérimenté Pierce Brosnan. L'ancien James Bond incarne de belle manière le premier ministre anglais et on est bien d'accord sur le fait qu'aucun autre acteur n'aurait pu le faire à sa place. Il incarne son personnage à merveille et installe idéalement le doute dans l'esprit du spectateur. Une prestation "so perfect".
Enfin, on a Olivia Williams qui, même si elle est et restera une excellente actrice, ne se situe pas à son meilleur niveau dans cette production visiblement timorée par un script trop scabreux.

En résumé, un bon film à la sauce Roman Polanski mais certainement trop étouffant et trop entremêlé pour être visionné par un large public.

Point positif : La capacité et le potentiel du film vous permet de ne pas regarder votre montre.

Point négatif : Le défaut de sa qualité, le film est intellectuellement trop exigeant.

Note : **

lundi 22 mars 2010

Shutter island (de Martin Scorsese) sortie le 24 février 2010


Genre : Drame, Thriller

Avec Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Emily Mortimer, Michelle Williams

Synopsis :

Peu après la seconde guerre mondiale, les marshals Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio) et Chuck Aule (Mark Ruffalo) arrivent sur Shutter Island afin d'enquêter sur la disparition mystérieuse d'une femme internée dans l'hôpital psychiatrique de l'île.

La critique :

Adapter un roman de Dennis Lehane est un pari osé mais à chaque fois réussi. En effet, ses romans sont souvent synonymes de casses-têtes et de meli-melos pour nos cerveaux déjà bien embrouillés dans leurs histoires personnelles et donc, difficiles à faire passer à l'écran. Après "Mystic River" et "Gone Baby Gone", après Clint Eastwood et Ben Affleck, c'est donc "Shutter Island" et Martin Scorsese qui reprenne le flambeau du maitre-plume dans l'art du suspense.
Et il faut le dire et le clamer, il le reprend de belle manière et nous offre encore une fois un long métrage des plus intéressants et des plus haletants.

L'histoire vous plonge dans l'amérique d'après-guerre, là où l'état psychologique des vétérans de la guerre est des plus déplorables. Teddy Daniels en fait partie et, de par son devoir, se voit confier une mission des plus dures psychologiquement dans un endroit des plus sombres faisant rappeler irrémédiablement Alcatraz.
Bercé dans une ambiance rappelant les bons polars des années 60-70, ce film noir a tout d'un grand. Mais ne vous attendez pas à une enquête policière de premier ordre avec des gentils et des méchants, le scénario possède bien plus de consistance que cela.
En allant voir ce film, le spectateur se sent très vite accaparé par l'histoire mais se demande pendant plus d'une heure ce qu'il est réellement allé voir. Deux phrases vous viennent à la bouche durant les quelques deux heures et demi de bobines, la première vous viendra après une heure environ : "Mais qu'est-ce que c'est que ce film loufoque, je n'y comprend rien" mais là n'ayez aucune crainte car à la dernière minute vous vous direz "Quel film ! Magnifique et drôlement bien ficelé".
Auréolé de films excellents comme "Les affranchis" ou encore "Casino", le CV de Martin Scorsese peut assurément placer ce film dans le trio de tête.

Pour incarner les personnages, le réalisateur a fait appel à un habitué en la personne de Leonardo DiCaprio mais aussi à des acteurs un peu moins connus mais tout aussi talentueux comme Mark Ruffalo ou encore Ben Kingsley.
Tout d'abord, Leonardo DiCaprio nous signe ici une prestation de haut vol après "Les infiltrés" ou encore "Blood Diamond" où il était tout aussi épatant. Un acteur qu'on ne présente plus et qui plaît tant pour son jeu très complet que pour son charisme évident. Deux aspects indispensables pour ce film. A ses côtés, on a Mark Ruffalo. L'homme est, ici, excellent et nous donne à penser qu'on le verra davantage dans des grandes productions. Il joue un double rôle époustouflant et possède une capacité étonnante à berner le spectateur et le mener en bateau.
Enfin, on a Ben Kingsley dans un personnage qui lui convient bien même si l'homme semble parfois emprunt de facilité. Un film qui lui sied et qui devrait lui faire oublié la déception de "Love Gourou".

En résumé, un excellent film noir qui brille de par ses nombreuses qualités mais dont on ne peut en dire trop pour ne pas gâcher une surprise de taille.

Point positif : L'histoire est nouée de très belle manière. Dérangeante et passionnante à la fois.

Point négatif : Les images sont tournées majoritairement de nuit pour donner un rendu plus glauque mais fatigue le spectateur à certains moments.

Note : ****

jeudi 18 mars 2010

Chloé (de Atom Egoyan) sortie le 26 mars 2010


Genre : Drame

Avec Julianne Moore, Liam Neeson, Amanda Seyfried, Nina Dobrev, Max Thieriot

Synopsis :

Catherine (Julianne Moore) et David (Liam Neeson) forment un couple bourgeois tout à fait normal résidant dans la ville de Toronto, au Canada. Un jour, Catherine lit par surprise et curiosité un message d'une jeune étudiante destiné à son mari. L'ambiguïté de ce message lui laisse penser que son mari est infidèle. Pour s'en donner le coeur net, elle décide d'engager Chloé, une jeune escort girl.

La critique :

En changeant le prénom "Nathalie" par Chloé, le réalisateur n'a fait que transposer et adapter un film français ("Nathalie...") sorti en 2004 et, comme par hasard, présenté en avant première au festival de Toronto.
Atom Egoyan n'a donc pas apporté de nouveauté dans ce film qui présente l'infidélité comme un fait de société.

L'histoire vous plonge dans la vie de Catherine, cette femme comblée professionnellement mais assez perdue sentimentalement. Cette histoire est des plus originale à la base mais semble pourtant souffrir d'un manque de profondeur et d'intensité pour qu'on y trouve ce qui aurait certainement captivé le spectateur, une bonne intrigue et donc un bon thriller.
En effet, l'histoire tente de vous scotcher à votre siège mais n'y arrive pour ainsi dire jamais. Le manque de rythme est évident et plombe littéralement le long métrage.
Mais il est tout de même important d'y apporter une certaine nuance. Il est vrai que le film manque de rythme mais a cependant le mérite de refléter une vie plus normale que certaines productions hollywoodiennes où le couple , idéal au départ puis décharné par la suite, traverse toutes sortes d'aventures et où l'atterrissage est digne de celui d'un Airbus A380. Du lourd et surtout du "relou" tant les expressions scéniques exagérées ne peuvent se trouver dans la vie quotidienne. Une véracité donc qui offre un cachet non négligeable à ce film.

Pour incarner les doublures canadiennes de nos Depardieu et autres Béart, l'équipe nous a débauché du beau monde mais aussi du très moyen. Tout d'abord, Liam Neeson, en mari infidèle, joue de manière magistrale mais son rôle étant effacé, il ne peut apporter qu'une légère participation à la qualité scénique. Un très bon casting en tout cas.
A côté de lui, on a Julianne Moore. En offrant le rôle principal à cette actrice expérimentée vue, entre autres, dans "Next", le choix était des plus audacieux et il faut le dire, nous plaît et nous enchante tant son jeu sonne juste et son aisance gratifie le personnage qu'elle incarne.
Mais on a aussi Amanda Seyfried. La jeune actrice est beaucoup moins performante que ses deux mentors. N'exagérons rien, elle n'est pas mauvaise mais semble un peu perdue par le poids de son rôle qui ne tient que difficilement sur ses frêles épaules (l'actrice ayant visiblement fréquenté les diététiciens d'Hollywood). Pas de quoi s'alarmer comme lors de son passage dans "Jennifer's body" mais rien d'enthousiasmant non plus.

En résumé, la sauce française a eu beaucoup de mal à traverser l'atlantique sous l'égide d'un chef aux qualités contestables.

Point positif : Une brochette de bons et de moyens acteurs qui donnent réellement de leur personne pour éviter la bérézina.

Point négatif : Le manque de rythme et certainement, la scène du dénouement final complètement bâclée.

Note : *

lundi 15 mars 2010

Alice au pays des merveilles (de Tim Burton) sortie le 24 mars 2010 en France



Titre en anglais : Alice in wonderland

Genre : Fantastique

Avec Johnny Depp, Mia Wasikowska, Helena Bonham Carter, Anne Hathaway, Michael Sheen

Synopsis :

Lors d'une garden party de la banlieue de Londres, Alice Kingsley (Mia Wasikowska) doit être demandée en mariage par un lord quelque peu repoussant à tout point de vue. Fuyant l'assemblée lors de cette demande, elle tombe dans un trou en suivant un curieux lapin blanc aux airs pressés. Elles se retrouvent alors plongée au pays des merveilles.

La critique :

Que les fans de Tim Burton se lèvent car ce nouvel opus du gourou du fantastique se situe bien dans la lignée qu'il a lui-même dessiné depuis maintenant 25 ans.
En effet, tout l'univers "Burtonien" se croise dans cette adaptation d'une histoire plus que centenaire, celle d'Alice, cette petite insouciante narcoleptique. Une histoire qui a passé les âges grâce à Disney mais également au mythe du lapin blanc qu'on entretient et que l'on retrouve dans d'innombrables longs métrages comme "Matrix", "Donnie Darko" ou encore "Coraline".

Mais pourtant, ce film ne se veut pas dans la logique de répétition qui nous aurait vite fait penser qu'il ne s'agit pas d'un Burton. Le film vagabonde tel un lapin entre les deux romans qui constituent l'histoire, celui d'"Alice au pays des merveilles" proprement dit et la suite intitulée "De l'autre côté du miroir". Hélas, cette errance se paie assez cher dans le résultat final et la satisfaction générale. Le film s'entremêle dans l'absurdité que l'histoire nourrit déjà allègrement. En voulant apporter sa touche, le réalisateur se trompe tout d'un coup de cible, Alice est un conte pour enfants et ici on assiste à un roman noir et dramatique. Rien n'y est réjouissant et, pour citer un exemple, l'amas de têtes décapitées flottantes sur lesquelles Alice doit sauter afin de traverser les douves du château est un passage des plus sombres et évidemment difficile à mettre sous les yeux innocents d'un enfant en bas-âge.
Maintenant, la force de ce film est bien entendu la technique employée. Tout d'abord, les effets visuels lorsque Alice arrive dans le pays des merveilles sont tout simplement magistraux. Ensuite, la 3D offre un rendu et une autre dimension au film et à l'histoire mais semble parfois souffrir de sa popularité, le réalisateur ayant peut-être négligé le scénario pour l'effet visuel.

Pour incarner les personnages, on nous ressert également la sauce Burton ou presque.
Johnny Depp en chapelier fou apporte sa vision du fantastique et semble tenir le film à lui seul. Il offre une prestation intelligente mais, de par son charisme, efface quelques fois l'héroïne qui, elle, n'en possède pas plus que Bob l'éponge. Le chouchou de Tim Burton ne déçoit donc pas loin de là mais son personnage semble parfois un peu éloigné du roman initial. Face à lui, le réalisateur californien a repris sa comparse de "Sweeney Todd". L'excellente Helena Bonham Carter joue le rôle de la reine rouge qu'on aurait pu imaginé autrement. Sa prestation est excellente ce qui nous fait penser qu'elle se trouve bien à sa place dans le cercle privilégié des excellents acteurs d'Hollywood et n'y est certainement pas par filon (en étant la compagne de Tim Burton).
Enfin, le point noir du casting réside dans ce qui aurait du être la meilleure actrice du film, Mia Wasikowska. Alice est certes naïve et bien gentille, elle n'en est pour autant pas mièvre et niaise. Chaque scène où Mia apparaît semble souffrir d'un léger amateurisme navrant dans une telle production. Nul doute que ce moment fut un égarement pour elle après ses brillants débuts dans "Les insurgés". Peut-être que le rôle ne lui convenait pas mais dès lors, c'est une erreur de casting difficilement pardonnable.
Parlons aussi d'Anne Hathaway qui joue bien même si le rôle qu'elle incarne ne plaît guère et semble effacé. Un rôle inintéressant pour elle après des films comme "Le diable s'habille en Prada" ou "Les passagers" qui lui collaient nettement mieux.

En résumé, si l'envie vous prend d'aller voir un Disney, n'y allez pas. Si l'envie vous prend d'aller voir un Burton, allez-y mais avec prudence et détachement. Si maintenant vous désirez passer un bon moment de pur divertissement technologique et visuel, allez-y vous ne serez pas déçu.

Point positif : Les effets visuels sont somptueux.

Point négatif : la fin de l'histoire partant en vrille et en délire "merveilleux" du genre Narnia.

Note : **

mercredi 10 mars 2010

I love you Phillip Morris (de Glenn Ficarra et John Requa) sortie le 10 février 2010


Genre : Comédie dramatique

Avec Jim Carrey, Ewan McGregor, Leslie Mann, Rodrigo Santoro, Antoni Corone, Griff Furst

Synopsis :

Steven Russell (Jim Carrey) est un policier dont la vie a tout d'une image ordinaire, un boulot stable, une femme qui l'aime et un enfant. Un jour qu'il se promène en voiture, il est victime d'un grave accident qui va, pour lui, être un déclic. A partir de ce jour, il décide de vivre sa vie comme il l'entend et de dévoiler au grand jour son homosexualité. Mais il va également commencer une carrière d'escroc et d'arnaqueur professionnel.

La critique :

Inspiré d'une histoire vraie et contemporaine, ce film se base surtout sur l'incohérence et l'absurdité des situations dans lesquelles fut impliqué l'un des plus grand imposteur de ces dix dernières années, Steven Jay Russell.
Les biographies un peu hors normes sont en général de très bons adhésifs pour un large public. Les deux réalisateurs, peu connus dans le monde du cinéma, l'ont bien compris et nous offre donc une comédie intelligente et audacieuse même si quelques fois l'exagération des situations atteint un sommet dont le seul et l'unique Jim Carrey a le secret.
En alliant la comédie à un fait réel, on peut aisément s'attendre à une partie de franche rigolade mais il n'en est pas réellement question, car même si le burlesque et l'humour sont omniprésents, il n'en demeure pas moins que l'histoire de fond est plus qu'inquiétante et que, actuellement, le sujet croupit bel et bien en prison pour le restant de sa vie.

Pour incarner cet homme-caméléon, on a fait appel à Jim Carrey qui savait, plus que n'importe qui, apporter à lui seul l'absurdité de la situation comme dit précédemment. JimCarrey, qui restait sur une moyennement bonne impression dans le film "Yes man", apporte avec brio sa touche d'humour. Une touche qu'on a cependant déjà vue dans une dizaine de films au moins, rappelant à ses heures des films comme "Bruce Tout-Puissant" ou encore "Menteur, menteur".
A côté de lui, on a placé dans le costume de Philipp Morris, Ewan McGregor. Le talentueux écossais nous présente une facette peu connue de lui qui est la comédie. Assurément à son aise dans ce film et dans ce rôle, il n'en demeure pas moins qu'il se trouve parfois un peu en décalage par rapport à son acolyte, mais rien de très dérangeant. Un rôle très éloigné de ceux qu'il avait incarné jadis dans "Le veilleur de nuit" ou même "Big Fish".
Enfin, les autres acteurs participent bien à l'histoire mais n'en font que légèrement partie et sont donc difficile à noter.

En résumé, la réalisation est parfaite mais semble parfois obligée d'insérer certains clichés.

Point positif : L'originalité de l'histoire qui offre un sentiment de nouveauté et de fraîcheur.

Point négatif : Jim Carrey est très bon mais en rajoute souvent un peu trop.

Note : ***

dimanche 7 mars 2010

Fleur du désert (de Sherry Horman) sortie le 17 Mars 2010

Titre en anglais : Desert Flower


Genre : Biographie, Drame

Avec Liya Kebede, Sally Hawkins, Craig Parkinson

Synopsis :

Dans le désert somalien, Waris est une jeune fille dont l'existence est rythmée par les tâches journalières qu'oblige la vie nomade et les coutumes de sa population. Mais lorsque son père décide de la marier à un homme de cinquante ans son cadet, celle-ci décide de quitter le désert pour Mogadiscio. Une opportunité va alors se présenter pour elle, celle de quitter la Somalie pour l'Angleterre.

La critique :

Sherry Horman est peu connue du cinéma international. En effet, celle-ci ne s'est réellement axée que sur quelques films d'auteur sans trop d'intérêt. Mais ici, elle offre l'étendue de son expérience à une noble cause, le combat contre l'excision.
Le film raconte une histoire vraie, celle de Waris Dirie. L'histoire vous propose de vous plonger dans la vie difficile que cette femme a du enduré dans sa jeunesse et par la suite avant de devenir le mannequin que l'on connaît. Une femme qui est également la première à avoir parlé publiquement de la souffrance et de la cruauté que subissent les femmes victimes de cette mutilation aussi incohérente qu'irréversible.

L'histoire en main de par la biographie homonyme datant de 1998, la réalisatrice avait encore un long parcours à faire afin de le faire passer à l'écran. On sait pertinemment bien qu'un sujet aussi délicat pourrait, si la réalisation se plante, heurter la sensibilité de beaucoup de personnes voir même de la critique. Une lourde tâche donc l'attendait.
Mais là où la réalisatrice fait fort, c'est qu'elle n'axe pas uniquement l'histoire sur cette fameuse excision même si cela en est le thème principal et le message se voulant être diffusé. Elle donne au film une dimension plus universelle avec notamment le problème que rencontrent les immigrants avec leurs papiers mais aussi la différence de culture et de langue qui les opposent souvent à leurs hôtes. Mais heureusement, ce film ne se veut pas être l'apologie idéologique d'une abolition ou d'une perméabilité des frontières qui serait irréfléchie, il se contente seulement de relater des faits et les problèmes rencontrés. Une objectivité intelligente.
Il faut noter, en outre, l'humour omniprésent. Cela peut paraître, a priori, déplacé dans un film traitant d'un sujet aussi sérieux mais il faut avouer, a posteriori, que l'idée est excellente et fait passer la (lourde) pilule de meilleure manière et permet certainement aux insensibles d'y trouver une échappatoire intéressante.

Pour donner cette touche humoristique, Sherry Horman a fait appel à une personne de choix qui n'est autre que la britannique Sally Hawkins qu'on avait déjà pu voir dans des petits rôles comme celui de Mary dans "Le voile des illusions". L'actrice signe ici une prestation époustouflante, apportant un côté humoristique décapant et un côté dramatique quand l'utilité s'en fait sentir.
Devant elle, et dans le rôle principal, on a Liya Kebede. Le mannequin éthiopien nous fait réellement entrer dans la peau de Waris Dirie. Elle l'incarne avec une telle facilité qu'on la sent concernée par le sujet et on suppose que c'est pour cela qu'elle fut choisie pour ce rôle. En plus d'apporter toute sa beauté et son élégance, elle apporte la justesse et la douleur que l'histoire voulait faire passer à l'écran. Une prestation impeccable après ses quelques brèves apparitions dans "Lord of War" ou encore "Raisons d'état".

En résumé, une histoire douloureuse et parfois dure à digérer mais obligatoirement à regarder.

Point positif : L'excellence des acteurs. La bande sonore également.

Point négatif : L'histoire d'amour n'est pas vraiment nécessaire mais reste heureusement au second plan.

Note : ***


mardi 2 mars 2010

Wolfman (de Joe Johnston) sortie le 10 février 2010


Genre : Fantastique, Horreur

Avec Benicio Del Toro, Anthony Hopkins, Emily Blunt, Hugo Weaving, Geraldine Chaplin

Synopsis :

Suite à la mort de son frère, attaqué par une bête énorme, Lawrence Talbot (Benicio Del Toro) retourne en Angleterre afin de savoir ce qui s'est réellement passé. Un soir de pleine lune, celui-ci se fait attaquer à son tour et en réchappe, mais à quel prix.

La critique :

Le loup garou a, de tout temps, garnit les scénarios de studios avides de sensations fortes et d'histoires fantastiques moyenâgeuses. Joe Johnston ne s'attaquait donc pas à l'inconnu, ce qui est logique avec son tableau de chasse des plus flatteux avec des films comme "Chérie, j'ai rétrécis les gosses", "Jumanji" ou encore "Hidalgo".

Une histoire banale donc qui se met en marche assez rapidement en instaurant les lycanthropes tel que l'avait fait les précurseurs du genre : des bêtes sauvages dont la force et la vitesse sont décuplées et qui ne craignent qu'une chose, les balles en argent (même si cette version n'est qu'assez récente, le public faisant l'amalgame entre les loup garous et les vampires).
Mais ce réalisateur n'est pas homme à accepter une simple adaptation et propose donc un nouvel aspect, une génération de loups-garous. N'en disons pas plus.
L'aspect technique est, lui, bien abouti avec des scènes remplies d'effets spéciaux et de décors somptueux de l'Angleterre du XIXème et surtout remplies d'hémoglobine. Des litres et des litres de ketchup qui ont certainement accaparés une grosse partie du budget.

Côté acteurs, Joe Johnston a choisi du bon et même du très bon. Tout d'abord, Benicio Del Toro en personnage principal qui y joue admirablement bien comme souvent, mais dont on a beaucoup de mal à se dire qu'il puisse être le fils d'Anthony Hopkins surtout au vu de la mère de celui-ci. Une origine portoricaine en contradiction certaine avec l'ethnicité galloise. Un Anthony Hopkins aussi en grande forme mais qui pourtant ne plaît guère par un aspect quelques fois surjoué amenant à penser que l'acteur ne se sentait pas très bien dans la peau de son personnage.
Emily Blunt est également de la partie, la belle anglaise y côtoie un rôle discret à la fois utile et inutile.
Enfin, on a l'excellent Hugo Weaving, l'elfe du "Seigneur des anneaux" en détective succulent et "so english".

En résumé, pas grand chose à dire sur ce film qui passe bien à l'écran mais ne respire pas l'innovation, loin de là.

Point positif : La qualité du jeu des acteurs semblent rattraper quelque peu la sauce qui a failli tourner au vinaigre.

Point négatif : Une histoire sympathique mais vue et revue dans l'histoire du cinéma.

Note : **