mardi 27 octobre 2009

Lucky Luke (de James Huth) sortie le 21 octobre 2009


Genre : Comédie

Avec Jean Dujardin, Michaël Youn, Sylvie Testud, Melvil Poupaud, Daniel Prévost, Alexandra Lamy

Synopsis :

Daisy Town est une petite ville de l'Utah dans laquelle Lucky Luke (Jean Dujardin), le cowboy solitaire, est né et a vu sa famille sauvagement assassinée.
Un beau jour, le président des Etats-Unis convoque celui-ci afin qu'il débarrasse définitivement la ville de la pègre qui y sévit.

La critique :

James Huth est un réalisateur connu pour son succès 100% bleu blanc rouge, Brice de Nice. Il renoue ici avec son acteur à succès Jean Dujardin mis dans le costume d'un lucky Luke qui, il faut le souligner, est fidèle à la bande dessinée du même nom.
En reprenant en main l'oeuvre de Morris, il savait fort bien que le public serait au rendez-vous et attendrait certainement mieux que le film "Les Dalton" de Philippe Haïm, grand navet de l'année 2004.
Et bien, si on fait confiance à notre avis critique, on remarquera que Lucky Luke est définitivement mieux sur des planches de dessin que sur un story board cinématographique.
En effet, James Huth s'est cassé les dents sur cette adaptation. Le film se base sur la vie de Lucky Luke que le spectateur moyen ne connaît pas, ses souffrances intérieures et son douloureux passé. Voilà donc le décors planté dans la pampa argentine (lieu du tournage) qui promet un scénario des plus scabreux.

L'histoire est hélas bien pauvre, Lucky Luke en héros à la retraite, Pat Poker en bandit absent, Billy The Kid en débile profond, Belle en aguicheuse maladroite et Jesse James en mode raté et exagéré. Rien de bien réjouissant.
On pourrait se dire, dès lors, que même si les personnages sont très moyens, on aura droit une aventure palpitante et/ou un humour décapant. Et bien là non plus l'histoire ne décolle pas. Enfantin et prépubert sont des mots qui résument très bien le scénario de ce film.

Côté acteurs, James Huth a fait facile et en a déçu certains.
Tout d'abord Jean Dujardin, qui est, il faut l'avouer, le meilleur acteur présent au générique. Il nous offre une prestation digne et sans bavures mais sans excès non plus. Il est comique et à l'aise dans son personnage mais, on le voit très vite, est muselé par un scénario le repoussant parfois à l'arrière plan.
Ensuite, Daniel Prévost est l'indomptable Pat Poker mais qui, malgré l'excellence de son jeu d'acteur, ne se sent pas à l'aise dans son personnage aux allures névrosées.
Enfin, les mauvais points fusent et se pointent en particuliers sur Michaël Youn, mauvais du début à la fin et aussi drôle qu'un clown sans maquillage. Nul doute qu'on ne le reverra pas de si tôt. Les mauvais points additionnels peuvent être attribués à Alexandra Lamy, non pas pour son jeu d'acteur mais pour avoir reproduit les sketches qui l'ont fait connaître, et à Melvil Poupaud, pour son rôle faux et surjoué.
A noter cependant l'excellente prestation de Sylvie Testud en Calamity Janes plus vrai que nature qui agrémente, en collaboration avec Jean Dujardin, l'aspect burlesque du film.

En résumé, le soleil argentin a rudement tapé sur la tête du scénariste pour nous concocter un film des plus décevants. Ouep ! Sans plus.

Point positif : Malgré un scénario dont le titre aurait pu être Meli-Melo, les gags ne manquent pas et sont parfois très réjouissifs.

Point négatif : Le scénario comme on l'a largement souligné dans l'article.

Note : *

mercredi 21 octobre 2009

Là-haut (de Bob Peterson et Pete Docter) sortie en France le 29 juillet 2009


Titre en anglais : Up

Genre : Animation
Synopsis :

Carl Fredericksen est un jeune garçon avide d'aventure comme son idole, l'explorateur Charles Muntz. Un jour, il rencontre une jeune fille aux ambitions identiques avec qui il va construire sa vie et faire la promesse qu'un jour ils s'en iraient vivre sur les bords des chutes du Paradis en Amérique du Sud.
Hélas, les années passent et l'homme se retrouve vite seul, la maladie ayant emporté son épouse sans qu'ils puissent réaliser leur rêve.
Sous la menace d'une expropriation, l'homme décide de faire le voyage avec sa maison en utilisant les ballons qu'il avait amassé jusque là. Mais une chose n'était pas prévue dans son programme, le jeune scout Russel.

La critique :

Pixar nous offre ici le phénomène de l'année dans la catégorie animation.
Bob Peterson et Pete Docter avaient déjà travaillé ensemble sur le story board de "Monstres & Cie" quelques années auparavant avec une réussite jusqu'ici peu contestée. Ici, ils remettent le couvert avec une comédie qui a pourtant un côté dramatique rarement vu jusqu'ici dans les films Pixar, la mort.
En effet, la mort de la femme du personnage principal donne à celui-ci toute la légitimité de son rôle car sans celle-ci pas d'homme grincheux, pas de voyage insensé et pas de quête impossible, et dès lors, pas de film.

Le film s'inspire comme un "road movie" où les deux personnages vont vivre une expérience qui leur était indispensable pour voir la vie d'un autre oeil. Une sorte de pèlerinage spirituel entre deux personnes que deux générations séparent.

En parlant des personnages, Pixar fait fort car on a pas de sentiment de copie ou de parodie de film ayant fait la gloire des studios hollywoodiens, du novateur donc et rien que ça.
Un Carl Fredericksen que l'on ne présente donc plus si ce n'est sous son côté taiseux qui peut en gêner plus d'un au début mais qui apporte en réalité la réflexion et l'intrigue nécessaire à un film qui ne comporte quasiment que trois personnages.
D'un autre acabit, on a le petit scout Russel, un petit être rempli de bonnes intentions et de tendresse mais incroyablement gauche et hilarant malgré lui.
En opposant ses deux personnages, le choc ne pouvait être que comique et le pari est réussi car les moments de franches rigolades ne manquent pas.

En outre, et concernant les personnages, la théorie Disney a toujours préféré l'animal parlant plutôt que l'humain mais ici, on associe les deux par un moyen simple : donner la parole aux animaux en utilisant le génie des personnages en présence. N'en disons pas plus sur cela, ce serait dévoilé trop de moments de l'intrigue mais l'idée est bonne même si parfois un peu loufoque voir idiote.

En résumé, une histoire des plus originales qui emmènera petits et grands à travers l'espace et le temps avec pour leitmotiv, le rire et l'émoi.

Point positif : Le fil rouge de l'histoire peut paraître lassant à première vue mais il faut bien constater que le résultat arrive à scotcher le spectateur pendant près d'une heure et demi sans que celui-ci ne laisse planer un regard sur sa montre.

Point négatif : L'utilité d'un méchant dans les dessins animés est une chose acquise et vieille comme le cinéma d'animation mais le méchant peut être parfois plus original que celui-ci. pas toujours utile.

Note : ***


lundi 12 octobre 2009

District 9 (de Neill Blomkamp) sortie le 16 septembre 2009


Genre : Science-Fiction

Avec Sharlto Copley, Robert Hobbs, Jason Cope, William Allen Young, Kenneth Nkosi

Synopsis :

Un beau jour, une étrange communauté extra-terrestre débarque à Johannesbourg. Visiblement non hostiles, ceux-ci sont parqués dans un ghetto qui va très vite poser des problèmes avec les habitants sud-africains. La MNU, un lobby très puissant et constructeur d'armes en tout genre, va alors proposer de les faire migrer à l'extérieur de la ville et va nommé pour cela Wikus van der Merwe (Sharlto Copley) qui, sans le savoir, ne va pas être au bout de ses surprises.

La critique :

En prenant connaissance de la fiche technique de ce film, on constate quelques points qui peuvent nous faire penser que le raté n'est pas très loin.
Tout d'abord, on a un budget d'environ trente millions de dollars, ce n'est pas peu mais c'est loin des septante millions nécessaires pour le film "Independance Day" sortit treize ans plus tôt et auquel ce film semble se rapprocher au regard unique de la bande annonce.
Ensuite, on a le nom d'un réalisateur, Neill Blomkamp, qui ne dit rien ou quasiment rien car si son nom fût évoqué jadis, ce n'est que pour l'adaptation du jeu "Halo" qui n'a finalement jamais aboutie.
On a aussi une série d'acteurs, sud-africains pour la plupart, qui ne disent rien non plus au spectateur européen et donc qui les laissent littéralement dans l'inconnu quant à la qualité de leurs jeux d'acteurs.
Et enfin, on a Peter Jackson comme producteur. Enfin un nom connu du grand public pour ses réalisations à succès tel King Kong ou encore la saga du "Seigneur des Anneaux". Même s'il n'est que producteur, on se doute aisément que c'est grâce à lui que le public est attiré vers les salles obscures.
Bref, tout ce petit monde est donc rassemblé pour un film dont l'attente est aussi intense que jamais. Hélas, l'attente est même beaucoup plus intense que le film en lui-même.

Le réalisateur nous offre une histoire complètement dénuée de sens si ce n'est peut-être une critique du racisme ou du ghetto injustifié. Des extra-terrestres se substituent ici aux réfugiés modernes des pays africains, bon admettons, mais l'histoire ne narre pas que ça mais bien une lutte de la vie sur l'argent ou encore de l'attachement aux origines, et tout ces éléments critiques sont mis ensemble de manière brouillonne.
Cependant, brouillon n'est pas le mot adéquat pour définir les techniques employées. Il est vrai que le film ressemble fort à un reportage du style "Cloverfield" mais la caméra y bouge moins et les images de synthèse passent de manière moins sombre et offre une qualité de visionnage bien meilleure que son prédécesseur.

Parlons maintenant des acteurs, car si la critique doit s'acharner c'est sur ce choix là. Toujours semblable à "Cloverfield", ce film a voulu refléter la vie dans tout ce qu'elle a de plus réel et tel est donc le choix, certainement délibéré du réalisateur, d'y insérer des acteurs de la vie quotidienne (ici le choix s'est porté sur des Sud-Africains) qui sont peu connu. Mais nous ramener une série d'acteurs plus enclin à faire des petits shows de rue qu'un réel film de science-fiction, il y a un grand pas qui est allègrement franchi.
Mauvais du début à la fin, l'acteur principal, Sharlto Copley, nous emmène contre notre gré dans son énumération exagérée de son calvaire martien. Un homme qui, on l'espère, n'accaparera pas trop les écrans lors de la mise en scène grandeur nature de son pays lors de la coupe du monde de football en 2010.
Les autres acteurs suivants sont exemple, on espérera à l'avenir sincèrement mieux du pays censé représenter l'élan de l'Afrique.

En résumé, un film événement qui est loin d'en être un et qui, hormis la technique employée, s'octroie un titre qu'il a largement usurpé.

Point positif : Encore une fois la technique qui a certainement été inspirée de Peter Jackson et qui bluffe souvent le spectateur.

Point négatif : Les acteurs. Des prestations à oublier assez vite.

Note : **

mercredi 7 octobre 2009

L'abominable vérité (de Robert Luketic) sortie le 26 août 2009


Titre en anglais : The Ugly Truth

Genre : Comédie

Avec Gerard Butler, Katherine Heigl, Cheryl Hines, Eric Winter, Bonnie Somerville

Synopsis :

Abby Richter (Katherine Heigl) est une productrice d'un journal télévisé local et son professionalisme n'est plus à prouver. Mais une chose ne tourne pas rond dans sa vie : la recherche de l'homme idéal. L'arrivée dans les studios d'un nouvel animateur, Mike Chadway (Gerard Butler), va cependant mettre un coup d'accélération à sa quête.
La critique :

Il faut l'avouer, en regardant l'affiche ainsi que le titre du film, on a pas vraiment l'impression que l'on va pouvoir épanouir nos neurones dans un film d'intellectuel convaincu. Mais Robert Luketic n'en est pas à ses premiers amours avec la comédie sentimentale après le film "Sa mère ou moi" sortit en 2005. En effet, le réalisateur connaît bien son public et a visiblement trouvé la solution pour transformer les septiques du genre en véritables accrocs.
De rebondissements en réflexions simplistes, le film nous oblige à nous poser diverses questions sur la relation homme/femme en nous offrant des indices et des voies à entrouvrir de la meilleure manière qui soit c'est à dire ludique.

L'histoire peut paraître effectivement très sentimentale au premier abord et donc certainement ciblée sur un public féminin. Ne le cachons pas, il s'agit bel et bien du public-cible mais là où la réalisation fait fort c'est que le public masculin trouve aussi là dedans tout ce qui peut le faire rire ou réfléchir.
On a deux stéréotypes mêmes de la vie quotidienne devant nous et deux ardents défenseurs de la légitimité de leur sexe respectif. On a le personnage de Mike Chadway qui est crû, sans tabous, qui aiment les femmes et le sexe. Bref, le stéréotype du macho sûr de lui.
En face de lui on a une productrice impitoyable en affaires qui, telle une princesse de contes de fées, attend impatiemment le prince charmant. La rencontre entre ces deux caractères que tout oppose va créer un équilibre des plus intéressant.

L'incarnation de ces personnages est assumée par deux acteurs en vogue pour le moment.
Tout d'abord Mike Chadway, la brute de "300" et d'"Ultimate Game", nous offre enfin une prestation digne de ce nom après les légères déceptions antécédentes. Ayant enfin trouvé son rôle (malgré une prestation en demi teinte dans "PS I Love You", on espère qu'il continuera dans cette voie qui lui va à merveille). Il nous rend ici une copie sans fautes grossières et invite le spectateur masculin à s'allier sous son drapeau.
A ses côtés on a Katherine Heigl, plus habituée à ce genre de film (elle a tourné notamment "27 Robes" ou encore "En Cloque Mode d'Emploi"), nous gratifie d'une très bonne prestation comme elle en a l'habitude et même mieux.

En résumé, un film qui se laisse agréablement regarder seul ou même en couple. La dernière option étant même la meilleure.

Point positif : Le scénario offre une grande surprise à la gente masculine en défendant le sexe fort dans un film destiné au sexe faible. Un équilibre des choses et des sexes.

Point négatif : Les acteurs qui gravitent autour de nos deux compères manquent cruellement de professionnalisme pour donner un rendu réaliste à la situation.

Note : ***

lundi 5 octobre 2009

Démineurs (de Kathryn Bigelow) sortie le 23 septembre 2009


Titre en anglais : The hurt Locker

Genre : Guerre, Psychologique

Avec Jeremy Renner, Anthony Mackie, Guy Pearce, Ralph Fiennes, Brian Geraghty, David Morse, Evangeline Lilly.

Synopsis :

Au sein même d'une équipe de démineurs basé en Irak, le sergent James est pour le moins un brillant démineur mais aussi un homme au caractère un peu spécial.

La critique :

Encore un film sur la guerre en Irak qui nous fait aisément penser que c'est le seul revenu que les américains tirent de cette guerre lancinante.
Un film qui, comme tant d'autres, relate la vie quotidienne des GI's américains sur le terrain irakien en mettant en avant toute la difficulté psychologique d'une guerre souvent invisible.
Mais un film qui pourtant, à l'inverse du film de Bryan de Palma, nous captivent tant l'aspect fiction prend une part non négligeable.
Un pari donc réussi de Kathryn Bigelow, la réalisatrice du fameux "Point Break" en 1991 avec feu Patrick Swayze.

L'histoire est basée sur des faits réels qui sont, avant toutes choses, le quotidien de l'armée américaine en Irak. Mais l'histoire ne s'arrête pas à cette simple narration mais va bien au-delà, l'aspect psychologique est bien présent mais également une intrigue de tout les instants scotche littéralement le spectateur.
L'attente est très présente également ce qui nous donne parfois des scènes tirées en longueur, des scènes barbantes mais utiles au cheminement de la réflexion.

Les acteurs sont, cependant, à pointer du doigt, positivement ou négativement. On a dans le rôle principal Jeremy Renner qui, après quelques tentatives discrètes d'introduction au grand écran, offre une prestation enfin digne d'hollywood. Juste dans son jeu, on appréciera la crédibilité qu'il fait passer rendant son personnage bien réel et mystérieux.
On a aussi Anthony Mackie et Brian Geraghty qui, il faut le dire, tiennent bien leurs rôles d'assistants mais pêchent un peu en nous offrant un spectacle plus théâtral que réaliste.
Evangeline Lilly, quant à elle, figure bien au générique mais on ne peut pas vraiment la juger sur les trois centimètres de pellicules qu'elle offre à la réalisatrice.

En résumé, le "soldier" américain est encore une fois mis en exergue mais bien à la première personne via un Jeremy Renner en grande forme mais parfois bien seul au milieu du désert.

Point positif : L'action est bien ancrée dans le scénario, ce qui nous change des éternels moralo-psycho-réalisateurs habituels.

Point négatif : Parfois trop lent et souvent même assoupissant.

Note : **