mercredi 30 juin 2010

L'agence tous risques (de Joe Carnahan) sortie le 16 juin 2010


Titre original : The A-Team

Genre : Action, Aventure

Avec Liam Neeson, Bradley Cooper, Quiton Jackson, Sharlto Copley, Jessica Biel, Patrick Wilson

Synopsis :

Quatre anciens membres de l'armée américaine se rassemblent autour du Colonel Smith (Liam Neeson) afin de créer une unité d'élite. Lors d'une mission à hauts-risques, le général Morrisson qui commandait les opérations est assassiné. Jugés coupables du crime, les quatre hommes décident de rechercher les vrais commanditaires de cet assassinat.

La critique :

Joe Carnahan n'est pas un "tôlier" de la réalisation, loin de là. Si on lui doit quelques spots télévisés, c'est surtout pour deux films qu'on le connaît, "Narc" et "Mi$e à prix".
Même si ces deux films n'étaient pas mauvais, ils n'étaient pas non plus transcendants. Voilà donc pourquoi, on attendait pas beaucoup de cette nouvelle réalisation.

Mais là où on attendait la sortie de cet opus, c'était dans la joie de revoir Hannibal, Barracuda, Looping et Futé, les héros de la série à succès du même nom qui avait fait vibrer toute une génération d'adolescents dans les années 80. Évidemment, il ne s'agit plus de la même réalisation et les effets techniques ont été mis à l'ordre du jour, autrement dit multipliés par dix.
Reprendre une série sous forme de film peut paraître parfois simple étant donné que l'histoire de base et le story-board sont déjà dans les armoires mais il est difficile pourtant d'allier un long métrage à une série d'une vingtaine de minutes. En effet, il ne faut pas lasser le spectateur. Ici, c'est raté.

Si les effets sont réussis, on ne peut pas en dire autant de l'histoire de fond. Une histoire d'assassinats sur fond de guerre dans l'armée américaine, c'est du vu et du revu. Mais là où on approche du ridicule le plus total, c'est dans l'essence même du scénario. En voulant remettre à l'écran ces quatre têtes brûlées, le réalisateur a oublié d'y apporter une touche de véracité. Vous ne croirez rien de ce que vous verrez, et c'est là le problème. Pour qu'un film soit accrocheur et plaise au public, il faut que celui-ci y trouve certaines sensations comme par exemples la peur, l'excitation ou le rire. Rien ne s'y retrouve dans cette histoire plus que débridée.

Côté acteurs, on pouvait s'attendre à de grands noms du cinéma et bingo, c'est ce qu'on y voit.
Tout d'abord, il faut souligner l'excellente prestation de Liam Neeson. L'acteur possède un jeu complet tant dans la gamme émotionnelle que physique mais ne semble pas être en concordance avec son personnage. Si on l'avait adorer en dur à cuire dans "Taken", on a cependant du mal à l'imaginer dans la peau d'Hannibal. Un rôle à sa hauteur mais pas à sa mesure.
Comme acolyte de choix, on lui a fourni Bradley Cooper. Excellent acteur lui aussi, il est en outre plus crédible dans son rôle d'homme intelligent mais complètement déjanté. Celui qu'on avait récemment adoré dans "Very bad trip" nous revient en grande forme et même "bodybuildé" pour l'occasion. Le playboy de Philadelphie n'en finit pas d'impressionner.
Enfin, il faut rendre un hommage tout particulier à Sharlto Copley qui a fait revivre le mythe éteint de "Looping". Une apparition plus que remarquable et sans anicroche, bien mieux que celle de "District 9".

En résumé, un film bourré d'acteurs de talent mais bien moins impressionnant qu'on aurait pu l'espérer.

Point positif : La fidelité des acteurs par rapport à leurs anciens collègues est admirable.

Point négatif : Tout y a déjà été vu. Rien n'y est original.

Note : *

lundi 28 juin 2010

Fatal (de Michaël Youn) sortie le 16 juin 2010


Genre : Comédie

Avec Michaël Youn, Stéphane Rousseau, Vincent Desagnat, Isabelle Funaro, Armelle, Fabrice Eboué

Synopsis :

Fatal (Michaël Youn) est un rappeur mondialement connu. Des boîtes de nuit aux soirées privées, le monde tourne autour de lui. Mais l'arrivée d'un nouveau chanteur (Stéphane Rousseau) au look ravageur et aux idées écologistes va chambouler et mettre en péril la gloire du "numéro uno".

La critique :

Michaël Youn fait son grand retour dans le cinéma français pour le plus grand bonheur des plus jeunes et le plus grand désespoir de leurs parents.
L'acteur, réalisateur, animateur, humoristique et chanteur nous revient ici en excellente forme après s'être égaré dans "Lucky Luke" et s'être échauffé dans "Le coursier", film qui resta peu de temps à l'affiche. Le golden boy parisien signe ici sa première vraie réalisation cinématographique ce qui pouvait faire peur à priori mais qui finalement n'est pas aussi mauvaise qu'on aurait pu le croire.

En effet, Michaël Youn transforme tout ce qu'il touche en or (ou presque) mais semblait accuser ces derniers temps d'un manque d'imagination et d'idées. Quoi de plus naturel donc que de puiser dans ce qu'il avait déjà fait et qui pourrait fonctionner à nouveau : Fatal Bazooka. Le rappeur des montagnes est le personnage qui s'est réellement mis dans l'ombre de l'humoriste et souffrait seulement d'un manque d'origines et de repères. Chose faite à présent. Un film qui allie donc une vraie-fausse histoire d'un vrai-faux rappeur avec la comédie déjantée qui est la marque de fabrique du trublion du PAF.

Concernant la réalisation proprement dite, il faut souligner tout d'abord la cohérence qu'à su insuffler le scénariste au film. L'histoire, même si elle est loin d'être intelligente, reflète à merveille l'idée que l'on pouvait se faire du personnage de Fatal. En lui accolant une vie et un passé, on a voulu démontré par l'ironie, toute l'absurdité du monde de la chanson et en particulier toute l'extravagance et l'exagération de certains rappeurs et autres musiciens bien plus mondains que talentueux.
Mais la plaisanterie ne s'arrête pas là. Tout le monde en prend pour son grade dans ce long métrage, de Paris Hilton à 50cents en passant par Jean-Claude Van Damme.
Cependant, il est inutile de se voiler la face longtemps. Même si la moquerie est appréciable, il n'en demeure pas moins que le but recherché par Michaël Youn est avant tout de faire du pognon avec un concept déjà usé et par là, de participer à faire de cette société une vitrine de l'absurdité. En gros, c'est l'hôpital qui se fout de la charité.

Niveau casting, Michaël Youn nous a servi du comique de scène avant tout. Tout d'abord lui-même, qui joue son propre rôle à merveille étant donné, évidemment, qu'il s'est lui-même inventé. Vous verrez donc du grotesque et beaucoup d'humour décalé accompagné toujours de mimiques plus qu'expressives dont lui seul a le secret. Pour l'épauler, il se devait de reprendre l'un de ses sbires et plus particulièrement un proche, Vincent Desagnat. Si celui-ci est le seul rescapé de la grande famille du morning live, c'est surtout parce que c'est le meilleur. Il joue ici un rôle effacé, comme à l'accoutumée, dans l'ombre de son mentor. Utile dans son personnage et amusant dans son jeu, il est assurément une valeur sûre du genre.
Ensuite, on a Stéphane Rousseau. L'acteur québécois (lieu de tournage du film) nous revient lui aussi en très bonne forme. Après le ridicule d' "Astérix aux jeux olympiques", on peut supposer que l'humoriste ne voulait pas en rester là. Mais si l'homme est sympathique à voir sur une scène, il est vraiment difficile à supporter sur un plateau et à l'écran. Son jeu est surjoué à tout moment et il semble à chaque fois dépassé par le jeu de ses acolytes. Une sorte de tortue dans une course de lièvres. Il est impératif de changer tout cela pour pouvoir continuer dans le cinéma et pour pouvoir espérer faire autre chose que du comique vulgaire.
Enfin, il faut parler de la présence d'Isabelle Funaro qui jusqu'ici était inconnue de nos écrans mais était surtout connue pour être la femme de Michaël Youn. Le rôle qui lui est attribué lui sied bien et n'est pas à décrier.

En résumé, on attendait pas grand chose de Michaël Youn mais il est agréable de constater que l'homme déborde toujours d'énergie et surtout d'originalité.

Point positif : Les gags sont livrés sans avoir été filtrés au préalable ce qui permet à chacun d'y trouver un moment de rigolade.

Point négatif : Comme à chaque fois, Michaël Youn vise un public cible (15-30 ans) mais abuse parfois trop de la vulgarité, ce qui nous pousse à inviter les plus jeunes d'entre-nous à s'abstenir de voir ce film. Dommage.

Note : **

mercredi 23 juin 2010

Unthinkable (de Gregor Jordan) sortie le 05 novembre 2009 aux USA


Genre : Thriller, Psychologique

Avec Samuel L. Jackson, Michael Sheen, Carrie-Anne Moss, Brandon Routh, Gil Bellows

Synopsis :

Un ancien soldat américain (Michael Sheen) récemment converti à l'islam fait paraître une vidéo sur laquelle il déclare avoir posé trois charges nucléaires dans trois villes américaines. Immédiatement arrêté par le FBI, celui-ci ne prétend pas avouer où se trouve ces fameuses bombes. Un mutisme dont "H" (Samuel L. Jackson), spécialiste de la torture, est chargé de mettre fin.

La critique :

Impensable, tel est bien le maître-mot résumant à la perfection ce long métrage où le terrorisme mais aussi la lutte américaine contre ce fléau est montré de manière crue mais aussi de manière intelligente.

Gregor Jordan est l'un des plus grand phénomène du cinéma australien et même du cinéma international. En effet, le réalisateur de talent s'est toujours arrangé pour disposer des meilleurs acteurs dans des films dépourvus de publicité et de marketing et dont le budget ne dépasse jamais les quinze millions d'euros. On lui doit des films souvent inconnus du grand public comme "Two hands" qui avait propulsé le feu Heath Ledger ou encore "Ned Kelly" quelques années plus tard avec toujours le même Heath Ledger. Mais à part cela, le palmarès de l'homme semble bien vide et bien peu pesant pour attirer les plus grands acteurs. Mais il y arrive et ici, la règle est respectée avec un film des plus inquiétant mais surtout des plus haletant.

L'histoire se déroule aux Etats-Unis et non dans un pays musulman. Elle narre non pas l'extrémisme des nations musulmanes mais bien la revendication (extrémiste aussi) d'un ressortissant américain blanc fier de sa nation. Elle présente "l'axe du mal" comme un fléau et une arme à la fois puissante et invisible mais elle présente aussi "l'axe du bien" dans toute sa cruauté et toute sa violence. Enfin, elle met en scène l'esprit humain et sa psychologie complexe, tantôt compatissant et respectueux tantôt prêt à tout par instinct de survie et par autodéfense.
Toutes ces choses mises les unes en face des autres donnent à cet opus une dimension gigantesque et il fallait bien un Oren Moverman à la plume pour nous pondre un scénario pareil qui ressemble au final à une leçon de morale universelle de très bonne qualité.

Il est à noter également que le film ne passe pas par quatre chemins pour nous faire entendre le cri qu'il pousse à la société. La torture, il en est question tout le film et c'est même la trame de l'histoire. Pour nous la montrer, pas de "Cut" ni de "Flou", on voit tout et même plus que tout en zoom 15X, à la limite du dégoût. Âmes sensibles donc s'abstenir.

Pour incarner les personnages charismatique du film, le réalisateur a fait appel à des grands noms du cinéma. Tout d'abord, Samuel L. Jackson nous fait l'honneur de revenir au devant de la scène dans un rôle qui lui colle bien mais qu'il incarne surtout de manière exceptionnelle. C'est une grande satisfaction de le revoir dans un bon film et un bon rôle après ses errements dans "Iron Man", "Jumper" ou encore "Serpents à bords", véritable nullité de l'année 2006 même si la critique américaine l'avait encensé. Dans un rôle d'homme moyen au coeur tendre mais capable de la pire cruauté, il reflète à lui seul un Guantanamo ou un Abou Ghraib et dans son ensemble, la cruauté de l'être humain. Un rôle lourd à incarner mais auquel il donne admirablement vie. Pour le contrer dans ses délires tortionnaires, il fallait un personnage incarnant la bonté et la justice qu'interprète à merveille Carrie-Anne Moss. L'actrice se détache enfin de son rôle de Trinity dans la trilogie "Matrix" et remporte une belle médaille suite à la prestation qu'elle nous fourni ici. Toujours juste et parfaitement crédible, elle semble cependant s'être un peu trop inspirée des séries télévisées comme "Les experts".
Enfin, si il faut parler de crédibilité, il faut parler de Michael Sheen. L'acteur connu pour ses rôles de vampires assoiffés de sang est tout bonnement exceptionnel. Du début à la fin de la bobine, il trompe, humilie, émotionne et surtout choque le spectateur. Sans lui, pas de film c'est certain. Il est à 99% de sa forme et au sommet de son art.

En résumé, s'il est impensable d'accepter une société violente et inégalitaire, il est donc impensable de ne pas voir ce film.

Point positif : Si l'histoire est très bonne, il faut surtout souligner le responsabilité indispensable que portaient les acteurs pour donner un rendu impeccable. Ce qu'ils ont assumé avec beaucoup de professionnalisme.

Point négatif : La technique est fort laissée à l'abandon dans ce film. Que ce soit le plateau de tournage ou l'explosion du supermarché, beaucoup d'effets (mis à part les scènes gores) sont truffés d'amateurisme.

Note : ***

samedi 19 juin 2010

Crazy night (de Shawn Levy) sortie le 12 mai 2010


Titre original : Date night

Genre : Comédie, Action

Avec Steve Carell, Tina Fey, Mark Wahlberg, Taraji Henson, James Franco, Mila Kunis

Synopsis :

Les Foster sont une famille des plus banales du New-Jersey. Leur vie est réglée comme du papier à musique ce qui ne manque pas d'entraîner une certaine lassitude dans le couple. Pour remédier à cela, ils décident de se rendre à New-York dans un restaurant branché pour y passer une soirée mémorable. N'ayant pas réservé de table, ceux-ci se voient dans l'obligation d'usurper l'identité de personnes ayant réservé mais étant visiblement absents. Cette idée va pourtant leur porter malheur.

La critique :

Voici le retour de l'incontournable comédie américaine loufoque signée Shawn Levy, le réalisateur canadien en vogue dans les couloirs de la 20th Century Fox qui a élevé des films comme "Treize à la douzaine", "La panthère rose" ou encore "La nuit au musée" au rang de blockbuster tel un David Copperfield. Car de la magie, il y en a plus que de talent pour faire d'une histoire médiocre un film potable qui rapporte beaucoup d'argent.

Pourtant, il ne s'agit pas vraiment de ça dans cet opus qui n'est pas médiocre mais reflète plutôt un manque de profondeur.
On connaissait l'histoire d'amour qu'entretenait le réalisateur entre l'action et la comédie et qui lui valait le succès. Mais ici, il nous ajoute un autre élément : le duo comique de situation.
En accédant à ce registre, il savait que la tache serait rude et délicate tant le basculement vers la caricature ou le grotesque pouvait survenir à tout instant. Hélas pour lui, on assiste à ce basculement quelques temps après la première scène d'action.
En voulant nous offrir un remake de "Guet-apens" sorti en 1994 mais version humoristique, il nous oblige à composer entre un Benny Hill et un film d'action bollywoodien. Non pas que les deux précités soient spécialement mauvais mais ce n'était pas ce que le public attendait.

Il est vrai qu'on ne s'ennuie pas dans ce film. Les scènes s'enchaînent à toute vitesse et la trame de l'histoire est originale et même hors du commun. Mais si une histoire est originale, il faut savoir la mettre à l'écran et la faire vivre au spectateur. Comment faire? C'est assez simple ! Il suffit de trouver les bons acteurs et d'utiliser la bonne technique. En parlant brièvement de cette dernière, on regrette l'absence de plans rapprochés ou de flash-back qui rendraient l'histoire plus émouvante ou, tout simplement, passionnante. Le directeur technique a hélas choisi de dépenser son budget aux effets pyrotechniques.


Si les acteurs doivent être bons, la réalisation a fait appel à deux grands faciès comiques du pays des cowboys. Tout d'abord, on a le très rodé Steve Carell qui, depuis le succulent "Bruce Tout puissant", nous ressert chaque année sa palette de grimace que la comedia del' arte lui envie certainement. Si son jeu n'est pas mauvais et peut vous transporter le temps d'un instant dans le monde magique du cinéma, il n'en demeure pas moins qu'il est stéréotypé et semble à ce jour en perte de vitesse. Car même si le rôle qu'on lui donne dans ce film est un caviar pour lui, on attend parfois autre chose qu'une vulgaire copie de Jim Carrey, sans quoi on aurait fait appel à l'interressé.

A côté de lui, on a la surprenante Tina Fey. Si la femme nous était inconnue (ou presque) en tant qu'actrice, elle nous était plus connue comme étant l'humoriste en vogue aux States à l'identique d'une certaine Florence Foresti en France. Il faut souligner son admirable prestation dans laquelle elle incarne à merveille une mère de famille responsable et complètement déjantée à la fois. Une apparition à souligner également car il est rare de voir une humoriste passer de la scène à l'écran avec autant d'aisance et de facilité. Hormis cela, il est utile de lui retirer quelques gommettes pour ses exagérations parfois nombreuses et agaçantes.

Enfin, en troisième laron, on a le très connu Mark Wahlberg. Si l'acteur reste une référence dans le cinéma, il n'est ici que peu présent et semble totalement perdu. Un rôle qui lui a été donné uniquement pour qu'il y ait un nom vendeur sur l'affiche.

En résumé, ce film apporte une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise est que si vous détestiez Shirley et Dino dans leurs délires gestuels, vous devrez vous les farcir une heure et demi durant. La bonne est que visiblement ils sont partis conquérir les Etats-Unis.

Point positif : Le décor se met vite en place et aucun moment n'entraîne un réel ennui.

Point négatif : Trop d'exagérations et de situations inutiles.

Note : *


jeudi 10 juin 2010

L'amour c'est mieux à deux (de Dominique Farrugia et Arnaud Lemort) sortie le 05 mai 2010


Genre : Comédie

Avec Clovis Cornillac, Virginie Efira, Manu Payet, Annelise Hesme, Laurence Arné, Shirley Bousquet

Synopsis :

Michel (Clovis Cornillac) est un homme sentimentalement troublé. Celui-ci ne voit le grand amour arriver que par le fruit du hasard, ce qui lui vaut d'être célibataire. Vincent (Manu Payet), son ami de toujours, voit la relation amoureuse sous un autre angle : la liberté et la sexualité. Ni l'un ni l'autre ne semble cependant avoir raison lorsque deux amies viennent troubler leurs vies respectives.

La critique :

Si le titre vous fait penser à une histoire mélancolique tirée d'un roman de gare à la couverture rosâtre, il en est tout autrement dans cette comédie certes sentimentale mais avant tout délurée.

Pour la quatrième fois, Dominique Farruggia s'exerce au métier de réalisateur et on a l'agréable sensation que cela commence à fonctionner. Accompagné d'Arnaud Lemort, il nous offre une histoire originale même si elle est à la fois banale. Originale car le grand écran n'offre que peu de place aux scripts relatant la vie quotidienne dans toute sa simplicité et banale car il s'agit d'une histoire un peu loufoque et exagérée à souhait mais pourtant tout à fait répandue dans notre société. En agrémentant son film d'un aspect comique, le réalisateur fait oublié la tristesse et le côté dramatique de ses personnages. Il vous arrivera à plusieurs reprises de vous faire surprendre par les cinglantes et vulgaires répliques de nos célibataires. En effet, le sexe est décrit quelques fois comme le ciment du couple et ici, il s'agit bien du clou nécessaire à faire tenir le fil rouge de l'histoire. Mais attention, même si les dialogues ne volent pas très haut et tournent en général autour de la ceinture, il n'en demeure pas moins que le "trash" y est absent car on n'y est surenchérit.
Concernant l'aspect psychologique ou encore philosophique que certains pourraient venir chercher, nous leur conseillons vivement de s'abstenir car si il y a bien un film qui n'en possède pas ou presque, c'est bien celui-ci. Mis à part les clichés et les stéréotypes mille fois repris dans d'autres longs métrages, le film ne se pose pas en génie de la morale universelle. Un manquement qui n'en est pas vraiment un en ces temps d'austérité et de prise de conscience.

Que dire alors du casting qui nous offre une palette d'acteurs peu connus mis à part quelques-uns. On a dans le rôle principal un Clovis Cornillac comme on aime le voir. L'acteur vedette de ce film y joue ce qu'il fait de mieux, le tragi-comique. Non pas qu'il soit mauvais dans d'autres films (même si ça lui est arrivé) mais cet aspect qu'il laisse entrevoir semble se rapprocher de sa vraie nature. Un rôle sur mesure qui plaît et enchante durant toute la durée de la bobine. A côté de lui, on a placé le très controversé Manu Payet. L'humoriste ou habile troubadour nous avait laissé sur notre faim après sa piètre prestation dans le film "RTT" qui l'était tout autant. Le trentenaire ne me plaira peut-être jamais au cinéma et il faudra certainement du temps et beaucoup de patience pour qu'un jour il puisse faire passer au spectateur une quelconque tristesse ou un sentiment de colère. Mais il faut avouer que le rôle qu'il incarne ici lui colle bien et il est même intéressant de voir que pour une fois il ne surjoue pas trop.
Il faut ensuite parler de Virginie Efira. L'actrice belge, qui est avant tout présentatrice, étonne à nouveau le public et la critique par son jeu quasi parfait. De la blonde écervelée à qui elle avait prêté son corps dans "Le siffleur", elle arrive à cette femme expérimentée aux allures beaucoup plus classes. De par son seul regard, elle a la capacité de transpercer son compagnon de scène et de faire comprendre l'essentiel de ses pensées aux spectateurs. Une présence non négligeable et surprenante.
Enfin, il ne faut pas oublier de citer les deux excellentes actrices que sont Annelise Hesme et Laurence Arné. Si la première possède une palette émotionnelle de premier choix, la seconde possède le charme de la comédienne. Laurence Arné n'était que peu connue et mérite de s'émanciper dans le cinéma français et plus particulièrement dans la comédie.

En résumé, à défaut d'avoir affaire à un film ambitieux et intelligent, on nous offre un film audacieux et divertissant.

Point positif : L'excellente prestation des comédiens et des comédiennes. Tout le monde assure son personnage et reste à sa place.

Point négatif : Le manque de surprises. Tout y est déjà vu et rien ne surprend le spectateur qui sent arriver la cavalerie à chaque bataille.

Note : **

mardi 8 juin 2010

Le témoin amoureux (de Paul Weiland) sortie le 25 juin 2008


Titre en anglais : Made of Honor

Genre : Comédie romantique

Avec : Patrick Dempsey, Michelle Monaghan, Kevin McKidd, Kadeem Hardison, Beau Garrett

Synopsis :

« Tom et Hannah », une longue histoire d’amitié débutée à la faculté lors d’une soirée bien arrosée. Depuis lors, ils sont comme les deux doigts de la main… Pour Tom, courir les jupons est un sport de haut niveau dans lequel les règles sont primordiales et infranchissables tout en évitant la moindre trace d’engagement. Hannah, quant à elle voit la vie d’un autre œil, travailleuse et sérieuse, entre amour et amitié pour Tom son cœur balance. Ils mènent leurs vies comme telles jusqu’au jour où, pour son boulot, Hannah se voit obligée de quitter New York et de se rendre en Ecosse pour quelques semaines. Tom se rendra vite compte qu’Hannah lui manque énormément et que, sans s’en apercevoir, il l’aime plus qu’il ne le croyait. Malheureusement pour notre Don Juan, Hannah revient au bras de Colin, son futur mari. Afin que cet évènement soit le plus beau jour de sa vie, Hannah demande à Tom d’être sa demoiselle d’honneur… A partir de cet instant, Tom n’aura que quelques semaines pour prouver à Hannah qu’il a changé et que pour lui la femme de sa vie n’est autre que sa meilleure amie.

Critique :

Sortez violons, contes de fées et princes charmants… Pour le coup, vous avez la panoplie complète du film romantique version « clichés ». Alors que « Le mariage de mon meilleur ami » avait remporté un certain succès à la fin des années 90 avec une Julia Roberts interprétant à merveille une briseuse de couple drôle, attachante et si peste à la fois, notre pauvre Dr Mamour (Patrick Dempsey) fait pâle figure. Apparemment la recette pour faire un film est simple : prenez un film qui date d’il y a 10 ans, inversez les rôles des personnages principaux, trouvez un acteur phare des magazines féminins de l’époque et hop… le tour est joué. Bref, rien d’inédit.
Patrick Dempsey ne se mouille pas bien fort dans ce genre de rôle qu’il a déjà interprété à mille et un reprises… Depuis 2005 nous le retrouvons dans la série « Grey’s anatomy » dans laquelle il interprète le beau Dr Derek Sheperd alias Dr Mamour, neurochirurgien prestigieux et talentueux qui tombe les filles en un rien de temps, il récidivera en 2009 dans « Il était une fois… » mi-film mi-dessin animé où il est carrément le prince charmant dans toute sa splendeur et en 2010 dans « Valentine’s Day ». Il serait légitime de se demander s’il est capable de sortir de son rôle de joli cœur et de nous offrir une autre facette de son jeu d’acteur. Restons objectif : Il ne s’agit jamais de rôles de composition mais il faut avouer qu’il a la tête de l’emploi et qu’il a su en faire craquer plus d’une.
Hannah (Michelle Monaghan) représente la jeune femme à la recherche de l’homme parfait même si son cœur bat pour le plus sombre des goujats, elle rêve au prince charmant comme une petite fille de six ans connaissant par cœur ses classiques de Disney. Elle aspire à un beau et grand mariage, avec la somptueuse robe blanche, une belle cérémonie avec ses amis venus pour célébrer son bonheur. Quoi de plus cliché et pourtant… tant de petites filles devenues adultes se sont laissées emporter par ces idées en visionnant ce film.
Nettement plus variée dans ses choix cinématographiques, de « Mr and Mrs Smith » à « Mission impossible 3 » en passant par « Gone baby gone », elle enchaine les rôles à vive allure depuis bientôt 10 ans.
Le témoin amoureux reste un concept bateau, facile à exploiter et qui, malgré cela, fera mouche. L’humour rehausse le scénario qui, après dix minutes, n’a plus beaucoup de mystère.

Point positif : Le plaisir de yeux pour les fans du fameux Dr Mamour. Plus d’une heure trente de rêveries pour les inconsolables fleurs bleues.

Point négatif : Tout au plus le film du dimanche après-midi. Une absence totale de suspense ou de nouveauté.

Note : **


mardi 1 juin 2010

Sans laisser de traces (de Grégoire Vigneron) sortie le 10 mars 2010 en France


Genre : Thriller, Drame

Avec Benoît Magimel, François-Xavier Demaison, Julie Gayet, Léa Seydoux, Jean-Marie Winling

Synopsis :

Etienne Meunier (Benoît Magimel) se voit proposer le poste de président dans la société qui l'emploie depuis quelques années déjà. Ayant un bon salaire et étant marié à la fille du patron de la boîte, il a tout d'une vie idyllique. Mais pourtant, celui-ci est pris de remord car le poste qu'il occupe aurait du revenir à un homme auquel il a volé une formule chimique pour un détergent révolutionnaire. Se rendant chez cet homme en compagnie d'un ami d'enfance (François-Xavier Demaison) pour lui proposer un dédommagement, la discussion dégénère jusqu'à l'homicide.

La critique :

Quelle surprise qu'une histoire censée se dérouler en France se voit planter le décor de Bruxelles. Une surprise étonnante mais aussi et surtout intéressante. En effet, le réalisateur a décidé de tourner son film en Belgique et plus particulièrement à Bruxelles (environ 90% des scènes). Une idée qui peut sembler saugrenue au départ mais qui a tout son sens quand on connaît l'histoire de fond. Bruxelles possède toutes les caractéristiques requises pour pimenter l'histoire : un climat nuageux et grisâtre entraînant l'inquiétude, des grattes-ciels en plein centre-ville d'une architecture moderne faisant penser à l'impersonnalité des métropoles américaines de moyenne envergure et enfin, des quartiers où seul le béton est de mise telle une banlieue lugubre des pays de l'ancien bloc de l'Est. Un décor qu'on aurait pu transposer seulement à Paris mais pour un prix beaucoup plus élevé et dans des quartiers déjà filmés dans une kyrielle de film. Un "exotisme" à saluer.

L'histoire quant à elle est moins exceptionnelle même si elle demeure cohérente et intelligente. La production a voulu parler de son film en tant que thriller, ce que nous relativisons légèrement. Il s'agit bien d'un thriller de par le meurtre et l'obsession du personnage à effacer toutes traces de celui-ci mais l'histoire présente avant tout un intérêt psychologique et moral. Effectivement, autour de l'histoire s'articule toute une série de questions. Tout d'abord autour du personnage principal via ses remords envers l'homme qu'il a volé, ses doutes sur sa relation conjugale, ses difficultés à avoir un enfant, son manque de repère vis-à-vis de ses origines modestes et enfin, sa manie de vouloir tout acheter. Ensuite, on a son compère, Patrick Chambon qui se présente comme un enfant capricieux, qui n'a aucune retenue et qui agit impulsivement. Ce personnage est à la fois l'ami, l'ennemi et le complice d'Etienne Meunier. C'est à la fois sa bonne et sa mauvaise conscience.

On peut donc dire pour résumer tout cela que Grégoire Vigneron a habillement manié la caméra pour faire ressortir une trame de fond et une intensité émotionnelle beaucoup plus importante que l'histoire en elle-même. Pour sa première réalisation, après s'être épanoui dans la rédaction de scénarios comme ceux du "Petit Nicolas" ou encore "Molière", on ne peut qu'applaudir le résultat.

Pour incarner les personnages, on a fait appel à des acteurs français connus mais également à des belges. On a, dans le rôle principal, l'excellent Benoît Magimel pour incarner l'homme qui sera la clé de voûte de l'histoire. De par son expérience acquise dans les grandes productions, il apporte la touche dramatique que seul (ou presque) son personnage pouvait apporter. Une prestation excellente et à la hauteur de l'histoire. A côté de lui, on a repris un plus jeune acteur en la personne de François-Xavier Demaison. Le trentenaire et ancien fiscaliste nous étonne et nous épate dans son rôle de grand enfant. Même si quelques expressions sentent encore l'exagération et la clownerie, sa prestation reste professionnelle et en concordance avec son acolyte. Un rôle à sa hauteur après le moins exigeant qu'il a fourni dans "Le petit Nicolas".
Ensuite, il faut parler de Julie Gayet. L'actrice enchaîne les productions ces derniers temps qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Il est à parier qu'elle soit en quête de notoriété et de premiers rôles. Cela pourrait très bien venir de cet opus qui lui offre ce qu'elle aime : un personnage en mal de vivre et en mal de repères. Elle s'y installe de belle manière oubliant même sur sa route sa pudeur. Un rôle rempli de désespoir et à la fois d'empathie.
Enfin, la seconde actrice à partager l'écran est Léa Seydoux. La jeune femme porte un lourd fardeau en ayant des liens de parenté avec les présidents de Pathé et de Gaumont. Et pourtant, on peut penser que c'est plutôt l'inverse. En effet, même si son jeu n'est pas mauvais, il n'est pas bon non plus. Il est bourré d'immaturité (ce qui est souvent le cas à cet âge là) mais surtout il sonne quelques fois faux et nous fait vite penser à une scène mal répétée. A revoir en lui laissant le bénéfice du doute.
En outre, il faut saluer la prestation scénique du belge Stéphane De Groodt, il joue un policier effacé mais lui donne toute la crédibilité dont il a besoin par l'expression faciale qu'il laisse entrevoir.

En résumé, une histoire banale en surface mais complexe en sous-sol donne la possibilité aux acteurs de se surpasser.

Point positif : La profondeur de l'histoire ne laisse pas le spectateur amorphe.

Point négatif : La bande sonore est quelques fois un peu bâclée et ne permet pas au public de rentrer plus aisément dans le suspense.

Note : ***