jeudi 9 décembre 2010

The american (d'Anton Corbijn) sortie le 27 octobre 2010


Genre : Drame, Thriller

Avec George Clooney, Violante Placido, Thekla Reuten, Paolo Bonacelli, Johan Leysen, Filippo Timi

Synopsis :

Jack (George Clooney) est tueur à gages. Ayant échoué un contrat, il est la cible d'autres tueurs déterminés à lui faire la peau. Obligé dès lors de se cacher dans un petit village des Abruzzes, il fait la connaissance d'un prêtre et d'une jeune prostituée.

La critique :

Anton Corbijn ne vous dit peut-être pas grand chose et c'est normal. Le néerlandais n'est pas un habitué des plateaux de cinéma mais est plutôt connu pour ses clichés photographiques de grandes stars du grand écran ou de la scène. Ayant réalisé d'innombrables clips musicaux, l'homme a décidé de se lancer les deux pieds en avant dans la réalisation d'un long métrage. Si la qualité des prises de vue est impeccable, l'adaptation du roman "A very private gentleman" ne l'est pas tout autant.

L'histoire vous emmène dans la vie lugubre d'un tueur à gages dont vous ne connaissez rien. Bien entendu, les tueurs à gages font fureur dans les salles et ce n'est donc qu'une demi-découverte et d'une inoriginalité flagrante. L'intérêt est, en effet, autre part. Il se trouve dans le doute et le suspense qu'entretient un scénario où les pièces de puzzle manquent jusqu'à la fin.
Le doute et l'incertitude sont des éléments incontournables dans ce genre de film, tout le monde en est conscient. Cependant, le troisième élément est le retournement de situation ou "la fausse piste". On ne veut pas être trop dur envers monsieur Corbijn mais lorsqu'on va voir ce film, on se demande à chaque instant si le film va prendre la direction qu'on attend mais qu'on espère pas et hélas, le film suit le chemin que lui trace le spectateur. Un manque de rebondissements qui est réellement le point noir du film.

Côté casting, on ne connaît pas grand monde mais rassurez-vous mesdames, Monsieur Nespresso est présent et on ne voit même que lui. George Clooney nous offre une prestation très intense et inquiétante mais manque visiblement d'inspiration dans un rôle pourtant taillé à son image de "bad gentleman". Effectivement, l'aspect émotionnel semble trop vide pour un personnage certes dur à cuire mais en phase ascendante sentimentalement parlant.
On retrouve également Violante Placido. La chanteuse italienne donne tout ce qu'elle a dans ce long métrage afin, peut-être, de décrocher un futur grand rôle au cinéma. La nouvelle actrice n'hésite pas à se dénuder pour rendre agréable sa présence à l'écran. Si son jeu semble rempli d'incertitude technique, elle n'en est pas pour autant mauvaise et tient correctement le dialogue face à son illustre acolyte. Enfin, il faut souligner les quelques apparitions intéressantes de l'acteur italien Paolo Bonacelli alias Rifki dans "Midnight express". Une heureuse retrouvaille.

En résumé, ce film est une production discrète, intéressante mais ayant des carences en matière de suspense.

Point positif : Le scénario est fluide et les scènes sont admirablement filmées.

Point négatif :Le manque de rebondissements.

Note : **

mardi 30 novembre 2010

The social network (de David Fincher) sortie le 13 octobre 2010


Genre : Biographie, Drame

Avec Jesse Eisenberg, Andrew Garfield, Justin Timberlake, Brenda Song, Rooney Mara, Armie Hammer

Synopsis :

Un jeune étudiant de l'université d'Harvard, Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg), décide avec son ami Eduardo Severin (Andrew Garfield), de créer un site internet destiné aux étudiants afin de pourvoir noter le physique de leurs camarades. Devant le succès de sa création, il entreprend la construction d'un site de réseau social révolutionnaire, "The facebook".

La critique :

Si il y a bien dans le monde un site internet connu, c'est bien Facebook. Mark Zuckerberg, le fondateur du site de socialisation, l'est sûrement tout autant en s'imposant comme le plus jeune milliardaire américain. Mais la clé du succès de ce site était, elle, beaucoup plus secrète ou du moins plus discrète. C'est justement cette histoire que David Fincher a choisi de mettre en scène dans cette biographie visuelle. Le réalisateur de "Seven" et "Fight Club" n'est pas homme à se laisser duper par un scénario ronflant mais sans intérêt, ce qui nous laissait donc entrevoir une réalisation intelligente et une histoire remplie d'objectivité.

L'histoire est effectivement objective et ne glorifie en rien les concepteurs du projet. Bien au contraire, elle égratigne littéralement tous les intervenants nous installant de plein fouet dans une histoire d'amitié, d'argent et de puissance où tout le monde et à la fois personne n'est coupable. En instaurant cette facette sombre et en "forwardant" les histoires de geeks ou de programmations inutiles et inintéressantes, David Fincher a su insuffler du suspense à la vie d'un jeune homme d'une vingtaine d'années à qui la vie a quasiment toujours sourit. Un pari relevé haut la main car on ne décolle que difficilement notre regard de l'écran.
Il est à noter cependant que si les personnes ne sont pas épargnées, ce n'est pas pour autant qu'ils y sont montrés du doigt.

L'histoire suit donc son cours et se laisse apprécier mais là où le bas blesse, c'est dans l'intervention de Sean Parker, l'ancien créateur de Napster. L'homme est un véritable messie venu prêcher la bonne parole aux oreilles de Mark et de ses compagnons. Si l'histoire est certainement romancée, la manière de le présenter nous ennuie plus. En effet, cet homme n'a pas toujours été un ange mais ici, on le présente comme un démon tels que l'ont été, jadis, des grands génies comme Robert Oppenheimer ou encore Alfred Nobel. L'homme est présenté comme un drogué, un manipulateur et un profiteur ce qui est censé alléger les responsabilités de Mark passant, à cette occasion, pour un être crédule et immature. Un excès scénaristique qui dessert l'histoire et la rend trop hollywoodienne.

Pour incarner ces génies de la toile, David Fincher a fait appel à de l'inconnu et du très connu. Des choix intéressants pour la plupart. Commençons d'abord la star du film, Jesse Eisenberg. L'acteur nous est inconnu ou presque car les amateurs de films moins médiatisés comme "Adventureland" l'auront certainement reconnu et apprécié car il nous offre une prestation remarquable. Le jeune acteur allie bien l'amateurisme et à la jeunesse de Mark avec le monde impitoyable dans lequel il se lance. En incarnant à merveille son personnage, il donne vie à un homme que les gens ne connaissait quasiment que sur photo de magazine people. A côté de lui, on a Andrew Garfield, jouant l'amical et intéressé monsieur Séverin. Le Jack Burridge de "Boy A" joue à son niveau le rôle qu'on lui a attribué en l'épiçant de temps à autres d'émotions très intenses indispensables à l'intérêt du film. Enfin, on nous a servit Justin Timberlake que tout le monde connaît pour ses déhanchés ravageurs mais bien moins pour ses rôles d'acteurs. Si beaucoup de chanteurs ou de chanteuses arrivent à percer au cinéma, ce n'est que rarement une réussite. Le bellâtre des NSYNC n'a, pour l'instant, jamais transcendé la critique cinématographique mis à part dans "Alpha dog" où il n'a pas déçu. Ici, il nous offre un show à l'américaine digne d'une finale de superbowl desservant totalement son personnage. Il surjoue à pas mal d'instant même si ses dialogues sont empreints de charisme et d'ascendance précieux à la relation que doit avoir son personnage avec celui de Mark.

En résumé, le sujet allait certainement rameuter les foules mais le scénario risquait la flagellation collective. Au final, on obtient une pellicule divertissante à prendre comme une fiction.

Point positif : L'histoire semblait légère mais David Fincher a su la rendre intéressante.

Point négatif : Pas de réelles surprises ni d'enseignements.

Note : **

vendredi 26 novembre 2010

Moi, moche et méchant (de Pierre Coffin et Chris Renaud) sortie le 06 octobre 2010


Titre original : Despicable me

Genre : Animation

Synopsis :

Gru, un méchant raté, est un être détestable parmi tant d'autres que compte une petite ville fort tranquille. Bien décidé à redorer son blason, il envisage avec l'aide de ses petites créatures de voler la lune, ce qui ferait assurément de lui le plus grand méchant de tous les temps. Mais Gru va voir son chemin parsemé d'embûches, notamment à cause de trois petites orphelines qui n'ont pas froid aux yeux.

La critique :

Universal a décidément le vent en poupe et entend bien le faire savoir en produisant toutes sortes de films et en les propulsant sur un pied d'estale bien avant leur sortie via une publicité gargantuesque. Ce long métrage d'animation n'a donc pas dérogé à la règle, ce qui n'est jamais un gage de qualité. Et de la qualité, ce nouveau film en a assurément mais c'est surtout grâce à la société française Mac Guff Line qui avait déjà travaillé sur des films comme "Le petit Nicolas" ou encore "Largo Winch". Véritable machine à effets visuels de hauts vols, la petite entreprise a su donner un rendu et une qualité d'image très appréciable, ce qui rattrape un scénario un peu bateau et bancal.

Voici donc l'histoire de Gru, un malheureux méchant d'une cité modèle américaine. Ce personnage à l'allure peu entraînante et au phraser amorphe est le rôle principal du film autour duquel gravitent bons nombres de personnages comme les trois orphelines (Margo, Agnès et Edith), Vector (le jeune méchant plein d'avenir) et les petits mignons (nous rappelant les favoris féminisés d'Henri III). Il fallait donc faire fort pour nous servir une histoire à la fois potable, drôle et simple. Mais hélas, c'est ce dernier point qu'ont principalement retenu les réalisateurs et les scénaristes.
L'histoire est potable en nous servant un anti-méchant en lieu et place du traditionnel anti-héros des contines populaires. Cette histoire suit son cours mais manque de rebondissements et de suspense, le spectateur adulte ne sent que trop venir les scènes et les idées machiavéliques de son personnage. L'aspect comique est un peu du même acabit, les sketches comiques ne s'enchaînent pas de manière constante et donne un effet d'ennui. Lorsque une phrase, un geste ou une idée est censée vous faire rire, il est indispensable de conserver ce stimulus dans l'assistance afin de pouvoir faire passer incognito des évènements moins drôles. Mais en espaçant les moments de franches rigolades, le film n'arrive pas à nous décrocher les zygomatiques.
En outre, ce film est simple dans sa conception puisqu'il se contente de relater des faits prévisibles et compréhensibles en suivant une ligne droite incluant une introduction, un développement des idées et une conclusion synthétisant l'idée principale. Rien de bien compliqué mais un gage de réussite dans l'esprit des moins de dix ans.

Côté technique, et comme dit précédemment, MacGuff Line savait très bien ce qu'elle faisait. Expérimentée en la matière, elle a offert à ce dessin toute sa dimension et une grande partie de son intérêt. Pour un budget peu élevé (environ 70 millions d'euros), elle a réussi à donner un rendu similaire à celui des productions de Sony Pictures Animation comme on peut le constater dans l'imbuvable "Tempête de boulettes géantes". La 3D est évidemment de la partie (c'est à la mode), elle n'apporte pas grand chose mais séduit tout de même.

En résumé, une histoire convenablement agencée mais drôlement enfantine.

Point positif : L'originalité dans l'absurdité. Le réalisateur a su captiver les foules avec une histoire à la fois improbable et réaliste.

Point négatif : Les blagues sont aussi vieilles que l'histoire du cinéma.

Note : **