Genre : Biographie, Drame
Avec Liya Kebede, Sally Hawkins, Craig Parkinson
Synopsis :
Dans le désert somalien, Waris est une jeune fille dont l'existence est rythmée par les tâches journalières qu'oblige la vie nomade et les coutumes de sa population. Mais lorsque son père décide de la marier à un homme de cinquante ans son cadet, celle-ci décide de quitter le désert pour Mogadiscio. Une opportunité va alors se présenter pour elle, celle de quitter la Somalie pour l'Angleterre.
La critique :
Sherry Horman est peu connue du cinéma international. En effet, celle-ci ne s'est réellement axée que sur quelques films d'auteur sans trop d'intérêt. Mais ici, elle offre l'étendue de son expérience à une noble cause, le combat contre l'excision.
Le film raconte une histoire vraie, celle de Waris Dirie. L'histoire vous propose de vous plonger dans la vie difficile que cette femme a du enduré dans sa jeunesse et par la suite avant de devenir le mannequin que l'on connaît. Une femme qui est également la première à avoir parlé publiquement de la souffrance et de la cruauté que subissent les femmes victimes de cette mutilation aussi incohérente qu'irréversible.
L'histoire en main de par la biographie homonyme datant de 1998, la réalisatrice avait encore un long parcours à faire afin de le faire passer à l'écran. On sait pertinemment bien qu'un sujet aussi délicat pourrait, si la réalisation se plante, heurter la sensibilité de beaucoup de personnes voir même de la critique. Une lourde tâche donc l'attendait.
Mais là où la réalisatrice fait fort, c'est qu'elle n'axe pas uniquement l'histoire sur cette fameuse excision même si cela en est le thème principal et le message se voulant être diffusé. Elle donne au film une dimension plus universelle avec notamment le problème que rencontrent les immigrants avec leurs papiers mais aussi la différence de culture et de langue qui les opposent souvent à leurs hôtes. Mais heureusement, ce film ne se veut pas être l'apologie idéologique d'une abolition ou d'une perméabilité des frontières qui serait irréfléchie, il se contente seulement de relater des faits et les problèmes rencontrés. Une objectivité intelligente.
Il faut noter, en outre, l'humour omniprésent. Cela peut paraître, a priori, déplacé dans un film traitant d'un sujet aussi sérieux mais il faut avouer, a posteriori, que l'idée est excellente et fait passer la (lourde) pilule de meilleure manière et permet certainement aux insensibles d'y trouver une échappatoire intéressante.
Pour donner cette touche humoristique, Sherry Horman a fait appel à une personne de choix qui n'est autre que la britannique Sally Hawkins qu'on avait déjà pu voir dans des petits rôles comme celui de Mary dans "Le voile des illusions". L'actrice signe ici une prestation époustouflante, apportant un côté humoristique décapant et un côté dramatique quand l'utilité s'en fait sentir.
Devant elle, et dans le rôle principal, on a Liya Kebede. Le mannequin éthiopien nous fait réellement entrer dans la peau de Waris Dirie. Elle l'incarne avec une telle facilité qu'on la sent concernée par le sujet et on suppose que c'est pour cela qu'elle fut choisie pour ce rôle. En plus d'apporter toute sa beauté et son élégance, elle apporte la justesse et la douleur que l'histoire voulait faire passer à l'écran. Une prestation impeccable après ses quelques brèves apparitions dans "Lord of War" ou encore "Raisons d'état".
En résumé, une histoire douloureuse et parfois dure à digérer mais obligatoirement à regarder.
Point positif : L'excellence des acteurs. La bande sonore également.
Point négatif : L'histoire d'amour n'est pas vraiment nécessaire mais reste heureusement au second plan.
Note : ***
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