mardi 24 août 2010
Expendables : Unité Spéciale (de Sylvester Stalone) sortie le 18 août 2010
Titre original : The Expendables
Genre : Action
Avec Sylvester Stalone, Jet Li, Jason Statham, Dolph Lundgren, Randy Couture, Eric Roberts, Mickey Rourke
Synopsis :
Un petit groupe de mercenaires indépendants voyagent à travers le monde afin de libérer des peuples opprimés ou des otages. Extrêmement bien entraînés et lourdement armés, ceux-ci se voient confier une nouvelle mission : libérer une petite île des Caraïbes du joug d'un général corrompu par l'argent de la drogue.
La critique :
Sylvester Stalone n'en est pas à son tout premier film en tant que réalisateur. Il nous avait déjà gratifié ces dernières années de films d'action comme "Rocky Balboa" ou encore "John Rambo" qui étaient déjà des valeurs sûres du cinéma écervelé d'outre-atlantique depuis quelques décennies. Ici, il nous revient avec un film dans la même lignée que Rambo mais cette fois, John n'est plus seul pour sauver le monde (âge faisant peut-être).
Le réalisateur nous l'avait promis bien avant sa sortie, ce film n'est pas une version musclée de Candy mais bien un film boosté à la nitroglycérine où se retrouve tous les gros bras d'Hollywood. En résumé, "Ça va péter mon colonel !".
Mais hélas, ça pète peut-être mais pas d'originalité. L'histoire n'a en effet rien de nouveau, une bande de mercenaires se trimballe sur le globe afin de régler le compte à quiconque ne respecte pas les lois tels Robin des bois et ses joyeux compagnons.
De scènes en scènes, le spectateur se rend compte de toute l'absurdité des personnages et de l'incohérence de certaines cascades le renvoyant directement dans les années 70-80 où le cinéma d'action belliqueuse faisait les beaux jours des sociétés de production avec pourtant, une réalisation plus que douteuse.
Dans ce long métrage, les combats sont exagérés tout comme les explosions, peu de dialogues sont dignes d'intérêt, la configuration spacio-temporelle ressemble étrangement à celle d'un jeu vidéo ("Boiling Point" ou "Farcry" par exemple) et enfin, la bande sonore est des plus pitoyables pourtant réalisée par un habitué du genre, Brian Tyler ("Fast and Furious", "Aliens vs Predators").
Et côté acteurs, c'est pas beaucoup mieux. Le casting avait pourtant matière à faire rêver les amateurs d'arts martiaux mais trop d'étoiles tuent la star et on assiste à un imbroglio théâtral où chacun pense à s'accaparer le titre du meilleur Mr Muscle.
Sylvester Stalone est le premier de ceux-ci. Il ne déçoit pourtant pas car on le connaît et on savait ce qu'il avait à nous offrir. Un rôle à sa mesure puisqu'il en a lui-même taillé le costume. Pour lui servir de valet, il a fait appel à Jason Statham. Le londonien est assurément le meilleur acteur sur le plateau rendant un semblant de crédibilité à l'histoire. Il insuffle ici toute son expérience.
Enfin, il faut souligner l'appréciable retour sur le devant de la scène de Mickey Rourke. Malgré son repos, l'acteur n'a rien perdu de son jeu de scène et de son charisme.
En outre, il est utile de se rendre compte que les autres acteurs n'apportent rien ou presque à cet opus si ce n'est leurs bras. Certains même, comme David Zayas, ne semblant jamais avoir eu de cours d'expression scénique dans leur vie, leurs talents inexistants ne rattrapant pas cette carence.
En résumé, un film qui vous renvoie dans les années "Rambo" ou "Predator" où la morale ne faisait pas frémir.
Point positif : Le fait d'avoir su réunir plusieurs grands noms du cinéma des années 90.
Point négatif : Le scénario et les effets spéciaux sont largement dépassés.
Note : *
jeudi 19 août 2010
Salt (de Phillip Noyce) sortie le 23 juillet 2010
Genre : Action, Espionnage
Avec Angelina Jolie, Liev Schreiber, Chiwetel Ejifor, Daniel Olbrychski, August Diehl
Synopsis :
Evelyn Salt (Angelina Jolie) est un agent de la CIA. Lors d'un interrogatoire, un homme russe la décrit comme étant une espionne russe formée il y des années auparavant sous le régime soviétique et dont le but est de déstabiliser les Etats-Unis en agissant au sein même de ce pays.
La critique :
Ce film sonne comme le retour sur l'avant-scène d'un des réalisateurs les plus populaires des années 90. C'est à lui que l'on doit des films plus que visionnés et adulés comme "Bone Collector", "Jeux de guerre" ou encore "Le Saint". Ce dernier se rapproche d'ailleurs fort bien de ce nouveau film avec pour décor l'espionnage et pour ennemi l'éternelle Union Soviétique.
Le réalisateur est loin de sa forme olympique dans cet opus même si beaucoup d'aspects y sont intéressants. L'idée d'un double jeu plaît réellement et amène une nouveauté dans la lassitude qu'a installé l'espionnage dans le cinéma depuis la guerre froide. En effet, on ne compte plus les films ou les séries consacrés à cette forme de guerre cachée qui firent assurément les beaux jours des studios hollywoodiens.
Ce qui plaît également ici c'est l'aspect féminin de l'espion principal qui, non seulement, offre au cinéma d'action un nouvel élan d'émancipation du machisme mais lui donne aussi une dimension plus douce et romantique (fini le tombeur célibataire à la James Bond).
Ce qui plaît moins c'est le stéréotype du méchant soviet et du gentil yankee. Malgré le fait que les scénaristes américains ou anglo-saxons ont (assez récemment) braqué leurs projecteurs sur les musulmans plutôt que sur les communistes, l'ancien bloc de l'Est reste la cible préférée du cinéma américain et parfois, ça lasse. Par ironie, on pourrait considérer que la guerre froide et le McCarthysme ont été deux expériences des plus lucratives pour le pays de l'oncle Sam.
En outre, on regrettera aussi la présence de scènes de cascades plus que douteuses dont seul Spiderman a le secret.
Cependant, tout n'y est pas mauvais loin de là car le suspense y est plus que présent et l'intrigue est nouée efficacement pour semer le doute dans l'esprit du spectateur du début à la fin.
Côté casting, le réalisateur n'a pas fait appel à du très lourd mais plutôt à du déjà-vu. La première palme du déjà-vu est à décerner à Angelina Jolie. L'actrice nous ressert ici un medley de ses plus belles cascades et de ses plus beaux combats vus dans "Tomb Raider" et qui défient littéralement les lois de l'apesanteur. On peut cependant signaler qu'elle n'a pas fait de fausses notes. La seconde palme sera offerte à Liev Schreiber pour sa prestation un rien plus intellectuelle que dans "Wolverine". L'acteur d'origine russe ne déçoit pas mais ne surprend pas non plus. Enfin, le seul à véritablement remonter la barre n'est autre que Chiwetel Ejiofor. L'acteur rend une copie juste tant ses émotions ne transparaissent pas, qualité indispensable pour jouer son rôle.
En résumé, ce nouveau film a bien des atouts pour plaire (rythme, originalité, intrigue) mais pêche un peu dans les stéréotypes du genre.
Point positif : La double identité du personnage crée un solide fil rouge qu'il est agréable de démêler.
Point négatif : Le réalisateur a voulu trop en faire en rajoutant des couches à un mille-feuilles déjà bien consistant.
Note : **
mardi 17 août 2010
Inception (de Christopher Nolan) sortie le 21 juillet 2010
Genre : Science-fiction, Thriller
Avec Leonardo DiCaprio, Ellen Page, Cillian Murphy, Ken Watanabe, Joseph Gordon-Levitt
Synopsis :
Dominique Cobb (Leonardo DiCaprio) est un "extracteur", un homme qui s'introduit dans les rêves des gens afin de leur soutirer des informations importantes. Un jour, Saito (Ken Watanabe) lui fait une demande bien particulière, tenter une "inception" autrement dit, installer une idée dans l'esprit de quelqu'un. Malgré qu'il soit expert en matière d'extraction, Dom se méfie de ce chemin inverse qu'il a déjà pratiqué une fois auparavant.
La critique :
Décidément, Christopher Nolan nous étonnera toujours. Après les succès de "Memento" et "Insomnia", il nous avait servi sur un plateau d'argent la renaissance de la saga Batman avec "Batman Begins" et "The Dark Knight". Ici, c'est dans un tout autre registre qu'il nous revient avec un film plus complexe que la théorie de l'évolution elle-même.
L'histoire fut écrite par le réalisateur en personne et ça se sent. En effet, ce récit est taillé pour le cinéma tant l'aspect visuel y est très important, ne fut-ce que pour la compréhension. C'est justement là toute la force de cet opus. Si vous souhaitez passer un agréablement moment au cinéma en compagnie de personnes aussi réceptives et attentives que vous, alors nul doute que ce film est fait pour vous.
Au début, on ne comprend rien à l'instar du précédent film de Leonardo, "Shutter Island", mais au fur et à mesure qu'avance l'histoire, le noeud se dénoue et laisse entrevoir l'ombre d'un excellent thriller.
Cette histoire est très originale. Le scénariste a su manier avec intelligence deux labyrinthes psychologiques, celui du personnage principal et celui de la victime tout en ne perdant pas le spectateur dans les limbes. Mais il ne faut pas s'effrayer devant tout cet imbroglio car si le psychologique est l'élément clé pour comprendre le récit, le film propose aussi des scènes d'action et des ralentis époustouflants qui sont la spécialité première du cinéma d'outre-atlantique.
Côté acteurs, Christopher Nolan a été rechercher des talents en devenir et d'autres déjà confirmés. Leonardo DiCaprio est, bien entendu, la star du film. Son rôle vous rappellera sans doutes celui qu'il a incarné un an auparavant dans "Shutter Island", le rôle d'un homme psychologiquement troublé par un événement tragique et en particulier par la mort de sa femme. Si le bellâtre californien ne nous a pas toujours convaincu dans sa jeunesse, il est à souligner que ces dernières prestations dans "Blood diamonds", "les infiltrés" ou encore "Shutter Island" comme déjà cité, sont tout bonnement magnifiques, remplies de justesse et de maturité émotionnelle.
A ses côtés, on a fait appel à la française la plus tendance à L.A., Marion Cotillard. La belle brune signe ici une prestation timide mais correcte. On la sait capable du meilleur comme dans "La môme", film qui l'a propulsé au sommet et on ne s'inquiète donc pas trop de la voir faire ici une certaine figuration même si son rôle est plus qu'important. Enfin, on a également à l'affiche la toute jeune Ellen Page, véritable talent en devenir. Elle manque toujours de spontanéité et de véracité pour pouvoir incarner un rôle plus tortueux mais laisse entrevoir de bonnes choses comme une présence très charismatique ou encore un élan d'énergie qui donne un souffle utile à raviver quelques fois l'attention des spectateurs.
En résumé, ce film possède toutes les qualités d'un bon film d'action et tous les atouts d'une histoire intelligemment construite.
Point positif : Sans aucun doute l'originalité de l'histoire.
Point négatif : Une atmosphère parfois trop lourde et difficile à ingurgiter.
Note : ***
mardi 10 août 2010
Shrek 4, il était une fin (de Mike Mitchell) sortie le 30 juin 2010
Titre original : Shrek forever after
Genre : Animation
Synopsis :
Shrek vit une vie paisible dans un royaume où tout le monde l'adore et le congratule. Cependant, cette vie ne lui semble pas être faite pour lui et il s'installe dans son esprit la nostalgie de son ancienne vie d'ogre sanguinaire. Il fait alors la rencontre du nain Tracassin qui lui propose de retrouver son passé pendant 24h seulement. Excité par l'offre, celui-ci accepte mais sans savoir que le cadeau n'en est pas vraiment un.
La critique :
Mike Mitchell a été choisi pour mettre un point final et un terme à la quadrilogie plus que déjà citée de Shrek. Le long métrage d'animation avait su révolutionner en son temps le dessin animé pour enfant en y ajoutant une tout autre dimension, celle de la référence et de la parodie cinématographique. En y incorporant ces éléments, Andrew Adamson avait su attirer le public plus âgé et même adulte. Son génie et son talent avait su captiver le monde entier deux opus durant jusqu'à l'arrivée aux manettes de Chris Miller (à qui on aurait apparemment confié le storyboard du prochain long métrage consacré au Chat Potté prévu directement en DVD pour novembre 2011) qui a littéralement encrassé la mécanique du géant vert avec un Shrek 3 plus que bâclé. Mike Mitchell hérita dès lors d'une histoire médiocre pour y installer une suite.
Ne laissons pas trop de doute ni de suspense, il ne s'agit pas non plus ici d'un chef-d'oeuvre du septième art mais le dernier né de la saga a cependant su réagir positivement à la critique en nous offrant un volume potable et passable. Comment nous diriez-vous? Et bien, en abandonnant ou du moins en mettant entre parenthèse la laborieuse épopée du personnage principal. En effet, telle une voiture sur une autoroute embouteillée, les scénaristes ont choisi de prendre un itinéraire Bis. Fini (ou presque) l'histoire de l'ogre devenu gentil, riche et bon père de famille, voici venu l'ogre dans un monde parallèle, un monde tel qu'il aurait été si Shrek n'avait pas existé. Astucieux mais insuffisant hélas pour nourrir le cerveau des spectateurs fatigué par la saga et surtout avide d'autres horizons.
Les références sont pourtant légions dans ce film. Que ce soit par rapport aux longs métrages de Disney, aux contes des frères Grimm ou encore à d'autres films, le scénario roule dans la justesse mais oublie une chose : l'humour. Si la parodie était très importante dans les autres opus, elle l'est beaucoup moins ici, la réalisation se contentant d'une copie enjouée.
L'histoire de fond, quant à elle, est bien imaginée et présente une nouveauté de taille en mettant en avant Fiona et plus Shrek uniquement. L'ogresse, telle Jeanne d'arc ou Xéna la guerrière, se retrouve dans une position de force par rapport à son compagnon. Un attrait intéressant repoussant le cliché de la femme amoureuse et parfois mielleuse que l'on s'était fait de ce personnage.
Enfin, il faut également parler de la technique. Shrek, sous ce point de vue là, n'a jamais déçu. La production ainsi que la réalisation se sont toujours arrangés pour fournir le meilleur de ce qui se faisait en matière d'images de synthèse et de techniques d'animation. Ce dernier long métrage ne fait pas exception en nous présentant un Shrek en 3D même si cela n'était pas vraiment nécessaire. D'autre part, si vous rêvez d'assouvir votre curiosité en allant voir votre premier film en 3D, nous vous conseillons vivement de vous diriger vers d'autres films bien mieux taillés pour cette technologie.
En résumé, ce film-ci réconcilie le spectateur avec la saga même si il ne vaut pas les deux premiers. Une fin... enfin.
Point positif : L'histoire nous offre un Shrek à contre-courant de ce qu'on a déjà trop vu.
Point négatif : Pas de réelle surprise et une tendance à la répétition des épisodes précédents.
Note : **
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