lundi 17 mai 2010

Robin des bois (de Ridley Scott) sortie le 12 mai 2010


Titre en anglais : Robin Hood

Genre : Aventure, Action

Avec Russell Crowe, Cate Blanchett, Max von Sydow, Mark Strong, Eileen Atkins, Oscar Isaac

Synopsis :

A la fin du XIIème siècle, Robin Longstride (Russell Crowe) se bat en France comme archer dans les troupes du roi Richard Coeur de lion. Après plusieurs déceptions et injustices, il décide de déserter les rangs pour rejoindre l'Angleterre avec ses joyeux compagnons. Ayant sur le parcours entendu les dernières volontés d'un homme mortellement blessé, il se rend dans le village de celui-ci où l'attendent sa famille mais aussi la misère.

La critique :

Tout le monde ne s'en souvient pas mais l'histoire de Robin des bois ne se limite pas à ce film ni au dessin animé de Disney sorti en 1973. Robin des bois fait rêver depuis bien longtemps et particulièrement le monde du cinéma avec des films lui étant consacrés chaque décennie ou presque dans lesquels on retrouvait dans le rôle principal de grands noms comme Douglas Fairbanks, Errol Flynn ou encore Kevin Costner.
Nul doute donc que les réalisateurs contemporains allaient exploiter la mine d'or avec une technologie dernier cri. Et le premier à s'y aventurer n'a été autre que le britannique Ridley Scott. Le réalisateur aime les films d'action et les histoires faussement historiques dans lesquels il peut jouir d'une certaine liberté comme il nous l'avait montré dans l'excellent Gladiator. Un film dont celui-ci se rapproche beaucoup de par son acteur principal Russell Crowe mais aussi sous d'autres aspects.

Monsieur Scott avait tout d'abord songé à une histoire tournant autour du shérif de Nottingham et d'un Robin des bois plus sombre qu'à l'accoutumée. Idée très vite abandonnée au profit d'une préhistoire à celle que l'on nous a déjà maintes et maintes fois contée. De par cette liberté artistique, il souhaitait resituer l'homme à la capuche dans son contexte historique et par là l'intégrer à l'histoire d'Angleterre. En effet, cet aspect est réellement une nouveauté car il faut avouer que les scénaristes, mis à part quelques erreurs, ont fidèlement replanté le contexte géopolitique et social de l'Angleterre des années 1200. Mais voilà, Robin est un personnage de fiction et doit le rester à tout prix car l'incohérence prend vite le dessus sur la pertinence. Telle une voiture de sport avec un moteur de Traban, ça sonne faux et grossier.
Il vous faudra en effet oublier toutes vos connaissances antérieures sur le bandit au grand coeur car non seulement son but ultime n'est pas de restaurer le roi Richard sur le trône à la place de l'usurpateur Jean mais bien d'instaurer une sorte de charte de liberté, autrement dit d'initier la Magna Carta. Un programme bien épais pour un pauvre bougre.
Il vous faudra également ingurgiter d'autres inepties comme une "belle Marianne" que Robin ne découvre qu'à moitié dans cet adaptation et qui s'installe en Jeanne d'Arc anglaise accompagnée d'une ribambelle d'orphelins tous droits sortis du monde imaginaire de Robin "Hook".
Bref, la coupe se remplit d'une liqueur assez indigeste tout au long des 2h30 de bobines pour finir par déborder lamentablement.

Pour incarner les fantasques personnages du film, le réalisateur a fait appel à un de ses acteurs fétiches, Russell Crowe. L'acteur néo-zélandais avait déjà travaillé avec lui sur le tournage de "Gladiator". L'entretien ne fut pas difficile pour Ridley Scott car on peut aisément supposer qu'il lui a demandé de réitérer sa prestation remarquable et remarquée de gladiateur assoiffé de vengeance en tenant compte du fait qu'il s'agit de l'adapter à un décor plus moyen-âgeux repris sur le plateau de "Kingdom of Heaven". Pari peu relevé pour l'intéressé qui le releva facilement et hélas trop simplement car il est pour moi rare de voir Russell Crowe dans une si petite forme. L'acteur se repose sur ses lauriers et ne semble guère inspiré par l'histoire.
A ses côtés, on a misé sur Cate Blanchett pour incarner le rôle de Marianne. L'australienne est une excellente actrice et sauve le métier dans cet opus car elle s'installe dans la peau de son personnage avec une aisance toute particulière. La classe et le flegme qui la caractérise collent à merveille à l'histoire. Si un défaut doit lui être attribué c'est qu'elle dégage moins de sensualité que Mary Elizabeth Mastrantonio dans la version de Kevin Reynolds.
Enfin, parlons de Oscar Isaac qui interprète le rôle de Jean sans terre. L'acteur hispanique est tout simplement vide et absent comme l'était jadis le personnage qu'il incarne mais l'idée d'avoir pris cet acteur qui ne ressemble en aucun cas à un monarque anglais de cette époque frise le ridicule. Un casting de boys band.

En résumé, ce Robin Hood fait vraiment pâle figure tant le scénario est brouillon, léger et assorti de pièces détachées d'autres longs métrages.

Point positif : La vivacité des scènes de combat n'entraîne pas une surenchère de la barbarie. Vous n'y verrez que peu d'hémoglobine.

Point négatif : La distance et la liberté que le scénario prend fait entrer le spectateur dans un labyrinthe sans issue.

Note : **

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