mercredi 3 février 2010

Gainsbourg, vie héroïque (de Joann Sfar) sortie le 20 janvier 2010 en France


Genre : Conte

Avec Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laetitia Casta, Doug Jones, Anna Mouglalis, Mylène Jampanoï

Synopsis :

De Lucien Ginsburg à Serge Gainsbourg, le film narre l'évolution d'un être dépassant toutes les limites.

La critique :

Narrer la vie d'un grand nom de la culture française n'a jamais été aisé de tout temps, beaucoup de réalisateurs s'y étant littéralement cassé les dents.
Ici, Joann Sfar nous propose tout autre chose. A l'heure des biopics fidèles à la vie de l'interressé, il nous offre un conte musical retraçant la vie de Serge Gainsbourg tel qu'il la voit dans son imagination et non comme elle a réellement été. Évidemment, il ne s'agit pas d'un réalisateur comme les autres mais bien d'un auteur et dessinateur de bandes dessinées, ce qui se retrouve abondamment dans le film.
Un mélange donc de dessins et de contes dans lequel s'entremêlent des personnages réels et des personnages de fictions souvent associés à l'esprit figuratif du personnage qu'était Serge Gainsbourg.

Un pari osé mais il faut l'avouer, c'est un pari réussi haut la main. En effet, il est très difficile de digérer le premier quart d'heure de film tant le loufoque et parfois même l'absurde y sont légions mais passé cela, et je dirais "passé sa vie d'enfant", le film vous scotche par l'épopée historique que le scénario vous offre et surtout par la ressemblance flagrante de l'acteur principal avec l'interprète de "la javanaise".
Le réalisateur a misé également sur un personnage fictif, "la gueule" de Serge Gainsbourg. Un homme-poupée qui l'accompagne quasiment durant tout le film et nous fait entrevoir le côté noir du chanteur et la difficulté qu'il eut d'accepter ce qu'il était réellement. Une "marionnette" incarnée par Doug Jones, un habitué du genre car il nous avait déjà offert de nombreuses prestations d'homme maquillé ou d'homme de l'ombre. C'est ainsi qu'à la vision du film, le personnage vous rappellera certainement le faune du "Labyrinthe de Pan" qu'il incarna auparavant.

Les autres acteurs ne sont pas moins en restes. Il faut avant tout parler de celui qui incarne Serge Gainsbourg à l'écran, Eric Elmosnino. Celui-ci fût découvert par Joann Sfar lui trouvant des similitudes avec l'ancien compositeur alors qu'il ne faisait que des petits rôles pour le cinéma et quelques représentations théâtrales. Effectivement, il ressemble physiquement à Serge mais en plus, l'incarne de manière magistrale et même impeccable. L'acteur sait toucher son public et quand il chante, ne dérange à aucun moment. Une prestation formidable et certainement digne d'un César.
A côté de l'incarnation du Casanova français, on a Lucy Gordon qui incarne Jane Birkin de manière tout aussi magistrale. Et là, le premier mot qui vous viendra à la bouche sera : "Elle ressemble à Carla Bruni". Petit clin d'oeil qui n'en est pas un car elle ne possède aucun lien de parenté avec la dernière citée. L'actrice britannique, que l'on avait pu voir récemment dans "Cinéman", donne le ton juste et offre l'opportunité au personnage de Gainsbourg d'évoluer dans son histoire mais également dans son jeu d'acteur, chose indispensable au film. A noter au passage que le film lui est dédié étant donné que l'actrice s'est donnée la mort en mai 2009.
Enfin, on a Laetitia Casta en Brigitte Bardot qui joue bien son rôle même si elle tombe parfois dans l'exagération.

En résumé, une très bonne surprise qu'est ce conte faussement historique, truffé de détails et d'anecdotes croustillantes et de sculptureuses femmes tout aussi croustillantes.

Point positif : Le fait d'avoir osé faire de sa vie un conte apporte beaucoup de mérite au réalisateur tant ce film est réussi.

Point négatif : Les scènes semblent quelques fois trop répétitives : une muse, un artiste, un piano, une chanson.

Note : ***

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