mercredi 27 janvier 2010
Hancock (de Peter Berg) sortie le 09 juillet 2008
Genre : Comédie, Science Fiction
Avec Will Smith, Charlize Theron, Jason Bateman, Jae Head, Daeg Faerch
Synopsis :
John Hancock (Will Smith) est un super héros habitant la ville de Los Angeles. Doté de pouvoir surnaturels et d'une force colossale, il est cependant alcoolique et antipathique, ce qui lui donne une mauvaise image au sein de la population qui ne rêve que d'une chose : qu'il s'en aille. Ray Embrey (Jason Bateman) est cependant persuadé de pouvoir aidé cet homme aux talents incroyables.
La critique :
L'idée d'apporter à l'écran un anti-superhéros était une très bonne chose pour le cinéma actuel, habitué à d'innombrables remakes de comics qui ont fait la gloire du cinéma de science fiction dans les années 80 et 90. Peter Berg partait donc avec un a priori largement positif en réalisant ce film.
L'histoire n'est donc pas banale et débute de très belle manière avec des scènes intéressantes scénaristiquement et techniquement parlant. L'antihéros va donc poursuivre une quête à la popularité tout simplement intéressante et novatrice, tout en étant humoristique et parfois même hilarante.
Un pari donc très réussi qui promet de cibler un public large et varié.
Mais une fois arrivé aux scènes relatant son origine et les liens qui l'unissent à certaines personnes, le film devient complètement loufoque et part véritablement en vrille.
En effet, le scénario semble souffrir de la qualité proposée jusque là pour nous sortir un genre de parodie de superman vraiment ratée. Rien n'est cohérent et rien ne donne envie de connaître la suite.
Pour incarner les personnages, Peter Berg a fait appel à des stars du moment, Will Smith et Charlize Theron. Le premier sortait d'une année 2007 très productive et de qualité. Les films dans lesquels il venait de jouer était très bien passé dans la critique internationale, on peut ainsi citer l'excellent "A la recherche du bonheur" et le moins enthousiasmant "I'm a legend".
On attendait beaucoup de ce film dont il était également le producteur. Et il faut l'avouer, l'acteur vedette est bien au rendez-vous même si sa prestation n'est guère époustouflante. Son jeu est juste et colle parfaitement au personnage qu'il incarne.
A côté de lui, on a Charlize Theron qui est visiblement moins à l'aise dans ce film qui n'est clairement pas fait pour elle. La Sud-Africaine est très loin de sa prestation excellente dans "Sweet November" sorti sept ans plus tôt. Une légère déception mais qui fait plutôt penser à un mauvais casting.
Enfin, on a Jason Bateman. Avec son nom ressemblant à un personnage de comics, il était évident de le choisir. Plus sérieusement, le réalisateur l'avait déjà dirigé dans "Le royaume" et souhaitait visiblement remettre le couvert. Une prestation très convenable pour l'acteur spécialiste des films moyens voire médiocres.
En résumé, un film au début intéressant et captivant mais qui dérive vers le cliché et l'absurdité dans sa seconde partie. Dommage.
Point positif : Les effets spéciaux sont très agréables à regarder.
Point négatif : La fin de l'histoire, sans aucun doute.
Note : **
lundi 25 janvier 2010
L'illusionniste (de Neil Burger) sortie le 01 septembre 2006
Titre en anglais : The illusionist
Genre : Drame, Fantastique
Avec Edward Norton, Jessica Biel, Paul Giamatti, Jessica Biel, Rufus Sewell, Eddie Marsan
Synopsis :
Au 18ème siècle, Eisenheim (Edward Norton) est un grand magicien de Vienne. Tombé amoureux dès son plus jeune âge de la duchesse Sophie von Täschen (Jessica Biel), il tente tout pour retrouver cet amour qui lui avait été brutalement retiré de par son origine sociale très modeste.
La critique :
Pour ceux qui croient que seul le cinéma à gros budget est digne d'intérêt, ce film leur donne un véritable contre-exemple de qualité. En effet, pour la somme non-astronomique d'environ vingt millions de dollars, le réalisateur Neil Burger nous a concocté un petit bijou cinématographique accompagné d'un casting des plus raffiné. Ce réalisateur n'était pourtant pas très connu outre-atlantique ni dans son pays d'origine, il n'avait réalisé qu'un pauvre film documentaire sans trop d'intérêt.
Il nous sert ici l'histoire d'un magicien aux talents hors normes. Évoluant dans un environnement magnifique, le Vienne du 18ème siècle, mais à la fois inquiétant et froid, l'histoire sent bon le drame romantique avec une touche faussement historique mais drôlement véridique.
Une histoire déjà vue pourtant dans une série de film relatant un amour impossible entre deux êtres de classes sociales opposées. Alors que trouver dans ce film si ce n'est la beauté et la véracité de l'histoire? Et bien tout simplement le retournement de situation et le rôle d'enquêteur que le réalisateur souhaite imposer au spectateur. Basé donc sur une histoire mielleuse au premier abord, le film vous emmène à travers le doute et surtout à travers la magie et l'illusion mais chut on ne peut en dire plus pour éviter de gâcher le film à ceux qui ne l'ont pas encore vu.
Ce film, rempli de flashback et de décalage de temps, se devait de réaliser un bon casting pour être réussi. On a tout d'abord l'excellent Edward Norton qui laisse à chaque passage un souvenir indélébile (mis à part quelques fois). Inquiétant et dramatique sont les deux mots qui qualifieraient le personnage qu'il incarne. Ces deux trait de caractère lui collent à merveille dans ce film qui est littéralement taillé à sa mesure.
On a ensuite Jessica Biel en femme insatisfaite, qui joue de manière correcte mais peut pourtant être soupçonnée de faillir à certains moments en dévoilant, de par son jeu un peu limite, quelques indices clés à la compréhension du dénouement et vole donc, au public attentif, la surprise de la fin de l'histoire.
Enfin, on a Rufus Sewell qui est d'habitude plus un homme de série télévisée mais qui offre au spectateur une prestation de haut vol digne de son acolyte Edward Norton. Une prestation à saluer.
En résumé, un film dramatique et romantique en mode thriller et suspense. Une histoire agréable à suivre.
Point positif : L'histoire est parfaitement nouée du début à la fin.
Point négatif : Le choix de Jessica Biel n'est pas mauvais mais aurait pu se tourner vers une actrice bien meilleure. Même si on ne la voit que peu, elle a un rôle clé.
Note : ***
vendredi 22 janvier 2010
Une petite zone de turbulences (d'Alfred Lot) sortie le 13 janvier 2010
Genre : Comédie
Avec Michel Blanc, Miou-Miou, Mélanie Doutey, Gilles Lellouche, Cyril Descours, Yannick Renier
Synopsis :
Jean-Pierre (Michel Blanc) est un jeune pensionné qui mène une vie banale avec ses hauts et ses bas. Un jour, celui-ci constate une tache sur sa fesse qu'il soupçonne d'être une cellule cancéreuse. Devenu hypocondriaque, Jean-Pierre va alors devoir assumer d'autres mésaventures : le second mariage de sa fille (Mélanie Doutey) avec un homme qu'il estime peu, la confrontation avec l'homosexualité de son fils (Cyril Descours) et l'infidélité de sa femme (Miou Miou) avec son ancien collègue de boulot.
La critique :
Après avoir enchaîné les films moyens dans sa jeunesse, Michel Blanc revient ces dernières années avec des films beaucoup plus alléchants et plus profonds comme l'excellent "Je vous trouve très beau" d'Isabelle Mergault. Pour le diriger, Alfred Lot se devait d'assurer un maximum car celui-ci n'avait, jusque là, jamais réalisé un film digne de s'en rappeler.
Voici donc venu, peut-être, le film de référence qui sera nécessaire au réalisateur pour continuer sa carrière au plus haut niveau. En effet, ce film raconte une histoire des plus banales et des plus quotidiennes mais donne un ton humoristique et un recul très audacieux qui permet aux spectateurs de passer un agréable moment.
L'histoire vous emmène à travers la vie de Jean-Pierre et vous prend par la main à travers le développement psychologique de cet homme faussement torturé tant les soucis qu'il rencontre n'ont que peu d'importance si ce n'est éthique. Alfred Lot nous offre une ode à la tolérance et un pamphlet sur les préjugés. Deux choses souvent traitées dans le cinéma actuel et donc peu novatrices.
Mais la présence de Michel Blanc et Miou Miou apporte les petits "plus" qui démarque ce film des autres du même genre. Michel Blanc est excellent de par son professionnalisme mais aussi de par son rôle d'homme blessé et inquiet qu'il incarne à merveille. Il vaut à lui seul quatre étoiles.
Miou Miou lui donne la réplique comme épouse amoureuse mais insatisfaite qu'elle incarne à sa manière, c'est à dire un peu de manière monotone et flasque mais au jeu d'acteur impeccable.
Autour d'eux gravitent deux bons acteurs, la belle Mélanie Doutey dont on ne peut hélas s'empêcher d'assimiler son jeu à des séries pour ados et Cyril Descours qui est la véritable surprise de ce film. Un très bon acteur en devenir après le film "Complices" qui l'avait vraiment fait connaître.
Miou Miou lui donne la réplique comme épouse amoureuse mais insatisfaite qu'elle incarne à sa manière, c'est à dire un peu de manière monotone et flasque mais au jeu d'acteur impeccable.
Autour d'eux gravitent deux bons acteurs, la belle Mélanie Doutey dont on ne peut hélas s'empêcher d'assimiler son jeu à des séries pour ados et Cyril Descours qui est la véritable surprise de ce film. Un très bon acteur en devenir après le film "Complices" qui l'avait vraiment fait connaître.
En résumé, une comédie familiale aux allures quelques fois satiriques qui repose l'esprit et a le mérite de ne pas être lassante.
Point positif : Sans aucun doute l'humour présent et tout particulièrement celui de Michel Blanc.
Point négatif : Manque parfois de rythme et accumule les clichés en un agglomérat trop chargé.
Note : **
mardi 19 janvier 2010
Le veilleur de nuit (de Ole Bornedal) sortie le 17 avril 1998
Titre en anglais : Nightwatch
Genre : Thriller, Suspense
Avec Ewan McGregor, Patricia Arquette, Josh Brolin, Lauren Graham, Nick Nolte, Brad Dourif
Synopsis :
Martin (Ewan McGregor) est étudiant en droit. Afin de gagner un peu d'argent, il obtient le poste de veilleur de nuit dans une morgue. Mais un tueur en série sévit actuellement sur la ville et semble se rapprocher de Martin.
La critique :
Ne cherchez pas très loin dans vos grimoires du cinéma car le réalisateur Ole Bornedal n'a pas fait d'autres oeuvres connues dans nos contrées. En réalisant ce film, il réalisa seulement une adaptation américanisée de son film homonyme "Nattevagten", film danois sorti quatre ans plus tôt.
Maintenant, il ne faut pas juger hâtivement celui-ci car son film est un très bon long métrage adapté avec l'aide de Steven Soderbergh, le réalisateur de la trilogie "Ocean's". Un bon film à l'ambiance très glauque et haletante du début à la fin. Tout y est pour procurer les meilleures émotions aux spectateurs avides de suspense. La morgue est évidemment l'endroit propice pour cette ambiance mais il fallait y penser, ce qui à ma connaissance n'avait que rarement été fait auparavant.
Un bon thriller donc où les personnages sont à leurs places et participent tous au développement historique scénaristiquement assez complexe.
Pour incarner ceux-ci, le casting fût des plus alléchants. Tout d'abord, Ewan McGregor qui jusque là n'avait crevé l'écran que dans un seul film, "Trainspotting" de Danny Boyle. Le jeune acteur signe une prestation impeccable et exemplaire qui lui donnera certainement un coup de pouce dans sa renommée future. Souvent esseulé dans ce film, il donne à lui seul l'aspect inquiétant au thriller. A ses cotés, on a Josh Brolin qu'on a pu apercevoir récemment dans "Milk", qui offre le soutien moral à son acolyte mais nourrit aussi de manière magistrale le scénario et le fil rouge du film (sans en dire trop pour laisser le suspense aux futurs spectateurs).
Enfin, et pour compléter le trio, on a à l'affiche Patricia Arquette qui apporte les dernières pièces du puzzle psychologique qu'est ce film. L'actrice joue à sa manière sans trop en faire mais pourra être satisfaite de sa prestation. A noter que celle-ci se fera fort discrète dans les années qui suivront ("Holes", sorti en 2003, sera réellement son dernier long métrage).
En résumé, un film dont la critique ne peut trop en dire tant l'histoire est ficelée de manière à ne laisser d'autres choix que de le regarder et d'apprécier.
Point positif : L'histoire est novatrice même si la trame de fond est une lame usée. La manière de filmer et la subjectivité du film en font un film qui se démarque, à l'époque, de ses pairs.
Point négatif : L'atmosphère pesante manque parfois de temps pour réellement accaparer l'attention. En effet, les scènes s'enchaînent parfois trop rapidement.
Note : ***
lundi 18 janvier 2010
Tempête de boulettes géantes (de Chris Miller et Phil Lord) sortie le 21 octobre 2009 en France
Titre en anglais : Cloudy With A Chance Of Meatballs
Genre : Animation
Synopsis :
Flint Lockwood est un inventeur précoce conspué par la population de sa petite ville pour les catastrophes que ses inventions entraînent. Obligé par son père de travailler dans le magasin familial, il profite d'un moment de répit pour tester sa dernière invention qui transformera l'eau en nourriture.
La critique :
Le titre faisait littéralement peur et la version québecquoise n'arrangeait rien ("Il pleut des hamburgers"), c'est donc pourquoi nous proposions, après vision du film, un nouveau titre évocateur : "Ouragan de navets".
En effet, la déception était très grande après les nonante minutes de tortures infligées.
Chris Miller n'en était pourtant pas à son coup d'essai dans le cinéma d'animation après nous avoir gratiné du succulent "Shrek, le troisième", mais le réalisateur était avant tout présent pour porter main forte à son collègue Phil Lord, qui n'avait jamais travaillé sur un long métrage et n'avait pour expérience qu'une pauvre carrière d'acteur de série B et un léger panel de scénarios de séries dénuées d'intelligence.
Un amateurisme qui nous entraîne donc dans une histoire loufoque et totalement improbable. Un scientifique très précoce est le personnage principal d'un scénario qui ressemble assez aux séries télévisées "Jimmy Neutron" mais sans en posséder la qualité. Incompris par ses pairs tout comme incompris par les spectateurs, le personnage possède un atout incroyablement efficace, il vous saoule en moins d'un quart d'heure tant la naïveté et la bêtise prennent le dessus sur la médiocrité de l'histoire déjà dure à avaler.
Il est vrai, cependant, que les films d'animation de ces dernières années nous ont montré que le but parfois recherché est de faire rire le spectateur par des "Private Jokes" ou des allusions bien sympathiques plutôt que d'axer l'histoire sur une réalité exacerbée. Mais il est dommage de constater que le but n'y est pas, même si on constate que le réalisateur a tenté le coup. Aucun sourire ne se pose donc sur les faciès médusés des spectateurs.
Enfin, il est important de parler de la technique et du dessin employés.
Tout d'abord, il est clair que le dessin n'a rien d'extraordinaire et ne rattrape en rien le scénario du film. Mais, il faut bien avouer que ce qui a sauvé le film et la carrière de Phil Lord, c'est la 3D. Le cinéma en relief a le vent en poupe depuis 2009 et pousse les gens à aller voir ce genre de film, qu'ils soient bons ou pas. Mais que Phil Lord fasse ses prières car tout cela n'aura qu'un temps.
En résumé, une histoire, qui sent le déjà vu et dont chaque scène annonce sans suspense la suivante, vous entraîne contre votre gré à travers les délires d'un réalisateur aussi déjanté que son personnage.
Point positif : Le film s'est axé sur la 3D et s'accommode mieux que "Up" à cette technologie.
Point négatif : Le scénario est des plus décevants. Visiblement écrit sur des "Fortune Cookies".
Note : *
jeudi 14 janvier 2010
Gran Torino (de Clint Eastwood) sortie le 25 février 2009
Genre : Drame
Avec Clint Eastwood, Bee Vang, Ahney Her, Christopher Carley, John Carroll Lynch, Doua Moua
Synopsis :
Walt Kowalski (Clint Eastwood) est un vieil homme aigri et raciste. Vétéran de la guerre du Vietnam, sa seule passion est sa voiture, une Ford Gran Torino de 1972, auquel il voue un véritable culte. Un jour, il attrape son voisin (Bee Vang), un jeune Hmong, obligé de voler sa voiture par un gang du coin.
La critique :
Il convient de dire avant tout que ce film avait tout pour plaire avant sa sortie. Une histoire très actuelle basée sur le racisme d'une société américaine en pleine mutation économique et culturelle mais aussi et surtout, un réalisateur/acteur hors pair en la personne de Clint Eastwood.
En effet, on doit à cet homme bien plus qu'un ou deux films, on lui doit toute une carrière qui a littéralement enrichi le cinéma américain de ces cinquante dernières années. On lui doit, plus récemment, des réalisations qui ont fait mouche à chaque coup. On peut citer ses derniers films comme "L'échange" ou encore "Million Dollar Baby", qui sont des petits bijoux cinématographiques.
L'histoire de ce long métrage n'est pas avant-gardiste mais reflète à merveille la réalité de toute une société. Une société en mal identitaire qui peine à mixer les cultures dans une osmose idyllique. Un homme raciste mais au bon fond nous fait entrer dans son monde, un monde qui a bien changé et qui accepte des êtres que, autrefois, tout opposait. En confrontant un vétéran de la guerre du Vietnam, lui même d'origine immigrée, et des familles Hmong originaires du Vietnam et des pays avoisinants, la situation ne pouvait être qu'explosive.
Mais le réalisateur va nous montrer à travers son film que l'humain peut prendre le dessus sur les préjugés et le passé de chacun, et nous prouver que le mauvais n'est pas toujours celui qu'on croit. Comment réunir tout cela ? En utilisant un objet de convoitise commune : La Ford Gran Torino.
Les acteurs choisis pour interpréter ce choc culturel pouvaient semer le doute car, mis à part Clint Eastwood, le casting est des plus vagues et incertains.
Clint Eastwood est connu et, comme dit précédemment, est une valeur sûre du cinéma. Il offre un visage des plus méprisants tel que les plus anciens d'entre nous avaient pu apercevoir dans les westerns spaghettis dans lesquels il a joué dans les années 60. Une prestation remarquable, il est vrai aidée par le fait qu'il soit lui-même le réalisateur. On en attendait beaucoup et il nous en offre bien plus.
A coté de lui, on a Bee Vang. Ce jeune acteur américain d'origine Hmong ne se destinait pas au cinéma et ça se voit. Mais pourtant ça ne choque pas car l'excellence de Clint Eastwood va contrebalancer l'inexpérience et la timidité naturelle de son jeune comparse. En nous offrant une prestation cinématographiquement mauvaise mais naturellement prodigieuse, il donne au film son côté véridique et lance au spectateur une véritable perche pour s'imprégner pleinement de l'histoire. Un amateurisme très utile.
Enfin, on a Ahney Her alias Sue qui joue le rôle de sa soeur. Son jeu n'est pas énorme mais est juste et a le mérite de s'insérer parfaitement entre les deux hommes forts de ce film. Une présence féminine qui apporte toute l'intelligence et la subtilité nécessaires aux hommes.
En résumé, un film admirablement réussi, rempli de haine, de doute, de compassion et de tristesse.
Point positif : Le reflet réaliste qu'offre le film est une chose rarement réussie de nos jours même si beaucoup de réalisateurs tentent l'aventure.
Point négatif : Le film souffre parfois d'une certaine lenteur d'action.
Note : ****
La critique :
Il convient de dire avant tout que ce film avait tout pour plaire avant sa sortie. Une histoire très actuelle basée sur le racisme d'une société américaine en pleine mutation économique et culturelle mais aussi et surtout, un réalisateur/acteur hors pair en la personne de Clint Eastwood.
En effet, on doit à cet homme bien plus qu'un ou deux films, on lui doit toute une carrière qui a littéralement enrichi le cinéma américain de ces cinquante dernières années. On lui doit, plus récemment, des réalisations qui ont fait mouche à chaque coup. On peut citer ses derniers films comme "L'échange" ou encore "Million Dollar Baby", qui sont des petits bijoux cinématographiques.
L'histoire de ce long métrage n'est pas avant-gardiste mais reflète à merveille la réalité de toute une société. Une société en mal identitaire qui peine à mixer les cultures dans une osmose idyllique. Un homme raciste mais au bon fond nous fait entrer dans son monde, un monde qui a bien changé et qui accepte des êtres que, autrefois, tout opposait. En confrontant un vétéran de la guerre du Vietnam, lui même d'origine immigrée, et des familles Hmong originaires du Vietnam et des pays avoisinants, la situation ne pouvait être qu'explosive.
Mais le réalisateur va nous montrer à travers son film que l'humain peut prendre le dessus sur les préjugés et le passé de chacun, et nous prouver que le mauvais n'est pas toujours celui qu'on croit. Comment réunir tout cela ? En utilisant un objet de convoitise commune : La Ford Gran Torino.
Les acteurs choisis pour interpréter ce choc culturel pouvaient semer le doute car, mis à part Clint Eastwood, le casting est des plus vagues et incertains.
Clint Eastwood est connu et, comme dit précédemment, est une valeur sûre du cinéma. Il offre un visage des plus méprisants tel que les plus anciens d'entre nous avaient pu apercevoir dans les westerns spaghettis dans lesquels il a joué dans les années 60. Une prestation remarquable, il est vrai aidée par le fait qu'il soit lui-même le réalisateur. On en attendait beaucoup et il nous en offre bien plus.
A coté de lui, on a Bee Vang. Ce jeune acteur américain d'origine Hmong ne se destinait pas au cinéma et ça se voit. Mais pourtant ça ne choque pas car l'excellence de Clint Eastwood va contrebalancer l'inexpérience et la timidité naturelle de son jeune comparse. En nous offrant une prestation cinématographiquement mauvaise mais naturellement prodigieuse, il donne au film son côté véridique et lance au spectateur une véritable perche pour s'imprégner pleinement de l'histoire. Un amateurisme très utile.
Enfin, on a Ahney Her alias Sue qui joue le rôle de sa soeur. Son jeu n'est pas énorme mais est juste et a le mérite de s'insérer parfaitement entre les deux hommes forts de ce film. Une présence féminine qui apporte toute l'intelligence et la subtilité nécessaires aux hommes.
En résumé, un film admirablement réussi, rempli de haine, de doute, de compassion et de tristesse.
Point positif : Le reflet réaliste qu'offre le film est une chose rarement réussie de nos jours même si beaucoup de réalisateurs tentent l'aventure.
Point négatif : Le film souffre parfois d'une certaine lenteur d'action.
Note : ****
mercredi 13 janvier 2010
The Game (de David Fincher) sortie le 12 septembre 1997
Genre : Thriller, Action
Avec Michael Douglas, Sean Penn, Deborah Kara Unger, James Rebhorn, Peter Donat, Carroll Baker
Synopsis :
Nicolas Van Orton (Michael Douglas) est un richissime homme d'affaire aigri et antipathique. Lors de son anniversaire, son frère (Sean Penn) lui offre un cadeau pour le moins surprenant, un jeu grandeur nature, conçut par une société spécialisée, pour pimenter la vie des gens.
La critique :
Bien ancré dans son époque, ce thriller a tous les atouts pour être exaltant : une atmosphère tendue, des rebondissements à foison et une histoire bien construite.
David Fincher, en se lançant dans ce film, savait pertinemment bien où il mettait les pieds. En se remémorant un film, "Seven", qui avait fait de lui l'excellent réalisateur qu'il est, il nous apporte une touche qui était jusque là peu utilisée, le "Thriller dédale". En effet, il ne s'agit plus d'une simple enquête ou d'un recueil d'indices mais bien d'un long processus psychologique corroboré de flashbacks et de ralentis (chose qui sera amplement exploitée dans la décennie qui suivra).
L'histoire commence lentement, ce qui permet au spectateur de rentrer à son rythme dans la danse. Mais lorsque le jeu commence, l'histoire et les scènes d'actions s'accélèrent à une vitesse phénoménale, ne laissant guère d'autres choix au cinéphile que de suivre et d'absorber l'excellence de la réalisation. Une réalisation à contre-courant de la société américaine des années nonante, accusant son capitalisme assourdissant et ramenant l'homme à ce qu'il est en tant qu'humain et non en tant que machine à profits.
Un caviar donc, qui n'en serait pas un sans la présence d'acteurs très professionnels et confirmés.
Tout d'abord, Michael Douglas joue le rôle principal de manière plus que magistrale et qui, pour l'anecdote, le suivra longtemps dans la suite de sa carrière. La dureté de son personnage lui colle à la peau comme elle n'aurait collée à personne d'autre. L'évolution psychologique de son personnage dans un univers assez mouvementé et chaotique passe bien à l'écran, chose indispensable dans cette histoire.
Sean Penn lui sert de frère, et même si on ne le voit que très peu, apporte l'aide nécessaire à la réalisation parfaite du film. Le personnage de Conrad se doit de jouer la comédie afin que son frère ne se rende compte de rien. Sean Penn a donc dû jouer de la comédie dans la comédie, un rôle dans le rôle. Chose réussite avec mention très bien.
Enfin, on a Deborah Kara Unger, qui était peu connue jusque là, qui nous offre la cerise sur le gâteau : une présence féminine capable de faire tourner la tête de Nicolas Van Orton mais également du public, non pas avec sa plastique mais bien avec son jeu rempli de tromperies intéressantes et nécessaires. Une prestation qui lui apportera certains cachets mais pas de notoriété.
En résumé, un film culte au leitmotiv plus qu'intelligent même si souvent entendu, l'argent ne fait pas tout et certainement pas le bonheur.
Point positif : La construction du scénario est sans aucun doute l'une des meilleures jamais imaginée pour un thriller.
Point négatif : quelques scènes sont un peu "tirées par les cheveux".
Note : ****
Bande annonce en anglais
mardi 12 janvier 2010
Sherlock Holmes (de Guy Ritchie) sortie le 03 février 2010 en France
Genre : Policier, Thriller
Avec Robert Downey Jr, Jude Law, Rachel McAdams, Mark Strong, Kelly Reilly
Synopsis :
Après s'être fait arrêté et pendu, Lord Blackwood (Mark Strong) ressuscite étrangement. Le détective Sherlock Holmes (Robert Downey Jr) et son acolyte, le Dr Watson (Jude Law), vont se lancer à la poursuite d'indices permettant de mettre en doute ces théories maléfiques et de mettre hors d'état de nuire le dangereux fantôme.
La critique :
Guy Ritchie, l'ancien "boyfriend" de Madonna, nous emmène à travers l'Angleterre du début vingtième dans ce premier opus de Sherlock Holmes. Premier car il faut avouer que le film ne laisse guère de doutes quant à une possible suite. Guy Ritchie est donc le réalisateur attitré de ce film, ce qui donne froid dans le dos quand on sait le peu de films intéressants que l'homme a réalisé dans sa courte carrière. On peut citer des films tels que "RocknRolla" ou encore "Snatch", ce dernier étant peut-être le seul film tirant son épingle du jeu.
C'est donc avec une certaine appréhension que l'on s'apprête à ingurgiter les deux heures de film.
Aux premières scènes, on se dit finalement que le jugement était un peu sévère. En effet, celles-ci vous plonge dans un long métrage truffé d'effets visuels des plus agréables et bourré d'informations capitales pour la suite des événements.
Mais de fil en aiguille, de scènes violentes en scènes lugubres, l'histoire commence alors à patauger quelques peu. De fait, elle semble assez vite se répéter et est parfois même difficile à cerner. Guy Ritchie semble visiblement s'attaquer à ce qui a fait sa réputation dans le monde du cinéma, l'action écervelée. Du Sherlock Holmes que nous connaissions dans notre enfance de par les contes ou les romans que l'on nous lisait, nul ne se souvient d'un détective-ninja se battant à mains nues contre des brutes épaisses. Mais ici, on a hélas droit à tout cela.
Pour faire opposition à ces pugilats, le casting n'est pas des plus "musclé". On nous sert tout d'abord Robert Downey Jr qui, même si il a fait et fera l'affiche de la trilogie "Iron Man", n'est pas un acteur de combat mais est un acteur au jeu intelligent et est connu pour ne jamais en faire de trop. Il joue le rôle du détective de belle manière mais donne un ton ironique et névrosé à quelqu'un qui n'a pas vraiment l'air de l'être. Mais on peut se douter que c'est ce qui lui a été demandé.
A ses côtés, on a Jude Law qui, malgré son second rôle, est bien le personnage le plus intéressant de l'histoire et est sans aucun doute le meilleur acteur présent. Une très belle prestation.
Enfin, on a le méchant Lord Blackwood, incarné par Mark Strong. Son méchant faciès colle à merveille au personnage absurde qu'il incarne. Le réalisateur l'avait déjà supervisé sur plusieurs plateaux auparavant (RocknRolla, Revolver), il ne pouvait donc que difficilement se tromper. Son rôle lui colle bien physiquement et il faut également concéder que sa prestation est loin d'être mauvaise. On le reverra d'ailleurs prochainement dans "Robin des bois" de Ridley Scott.
En résumé, beaucoup d'action et d'effets spéciaux sont jetés dans vos yeux pour peu de remouds scénaristiques.
Point positif : Les décors et les scènes sont techniquement très réussies. La bande sonore également (signée Hans Zimmer tout de même).
Point négatif : L'histoire est un peu débridée et un peu trop sombre pour un film qui devrait être avant tout destiné à chacun, quelque soit l'âge du spectateur.
Note : **
lundi 11 janvier 2010
Le siffleur (de Philippe Lefebvre) sortie le 06 janvier 2010
Genre : Comédie
Avec François Berléand, Thierry Lhermitte, Virginie Efira, Sami Bouajila, Fred Testot, Constance Dollé
Synopsis :
Xavier (Fred Testot) et Karim (Sami Bouajila) sont deux petites frappes de la région de Cannes. Ceux-ci narguent un couple de restaurateurs depuis quelques temps afin de les obliger à revendre leur bien à un promoteur immobilier peu scrupuleux, Jean-Patrick Zapetti (Thierry Lhermitte). Mais cela ne plait guère à Armand Teillard (François Berléand), un habitué des lieux et propriétaire d'un magasin en ville.
La critique :
Il faut bien avouer qu'il est chaleureux de voir le soleil méditerranéen en plein hiver. Philippe Lefebvre a donc eu d'excellentes raisons de sortir ce film en janvier.
Le néo-réalisateur et acteur nous offre une comédie simple et gentillette qui n'est cependant pas très novatrice, loin de là.
En effet, des comédies du genre arrivent sur nos écrans chaque mois ou presque.
L'histoire est en elle-même assez simple et se résume en quelques mots : un gentil truand accompagné d'une jolie blonde vénale - deux bras-droits complètement gauches et abrutis - un justicier au grand coeur.
Que dire dès lors de cette comédie si ce n'est banale? Et bien, on peut dire qu'elle a tout de même le mérite de pouvoir prendre le spectateur dans son giron car le temps du film passe assez vite et donne à celui-ci quelques moments de rigolade sans fou rire cependant.
Le film a également le mérite de présenter une kyrielle d'acteurs vedettes comme Thierry Lhermitte et François Berléand par exemple.
Le premier cité donne la grandeur qu'il était nécessaire d'avoir pour que le film attire le tout-public. La prestation qu'il offre n'est pas énorme mais est dans la moyenne, ce qui permet d'ailleurs aux acteurs moins connus de prendre part au jeu plus aisément. Le deuxième cité est, lui, très très bon dans son rôle qui semble taillé pour lui. Jouant un personnage à la fois antipathique et compatissant, l'acteur est d'une justesse déconcertante. Virginie Efira effectue, ici, son entrée dans le monde du cinéma grand-public. La jeune belge joue son rôle de blondasse écervelée de très belle manière sans pour autant en faire trop. Elle sera certainement à l'affiche de quelques autres productions dans un futur proche.
Enfin, Fred Testot est le quatrième larron apportant un réel intérêt à ce film. Jouant un petit roquet agressif complètement abruti et névrosé, il manque quelques fois de justesse et semble souffrir d'un manque d'idée pour faire rire le spectateur. C'est sur lui que l'aspect "comique" doit passer et, même si de temps à autres il fait sourire, le but est un peu raté.
En résumé, le siffleur est une petite comédie sympathique qui peut se vanter d'apporter de la chaleur et de la gaieté dans nos chaumières refroidies par la neige.
Point positif : Même si l'histoire est "bateau", elle possède tous les atouts d'une bonne comédie française.
Point négatif : L'histoire tourne parfois en rond. Le réalisateur nous ressassant sans cesse les mêmes gags et les mêmes idées.
Note : **
vendredi 8 janvier 2010
Oscar et la dame rose (d'Eric-Emmanuel Schmitt) sortie le 9 décembre 2009 en France
Genre : Comédie dramatique
Avec Michèle Laroque, Amir Ben Abdelmoumen, Amira Casar, Mylène Demongeot, Max Von Sydow
Synopsis :
Oscar (Amir Ben Abdelmoumen) est une petit garçon de dix ans atteint d'un cancer incurable. Ses journées sont ternes et monotones dans l'hôpital où il vit avec d'autres camarades de galère. Mais un jour, il rencontre une dame en rose (Michèle Laroque) qui va lui apporter une idée. L'enfant devra vivre chaque jour comme si il comptait pour dix ans.
La critique :
Voilà une très bonne chose d'avoir choisi l'écrivain comme réalisateur du film. En effet, Eric-Emmanuel Schmitt a déjà pu se faire la main sur son premier film "Odette Toulemonde" qui, il faut l'avouer, était loin d'être une icône cinématographique. Ici, on voit que l'écrivain a mûri sa réalisation et nous offre des séquences plus qu'intéressantes au niveau technique mais aussi au niveau scénaristique.
Le décor de Monsieur Schmitt ne change guère. Son précédent film était en grande partie tourné à Bruxelles, celui-ci est en grande partie tourné en Wallonie. Rajoutez à cela les mois rudes de l'hiver, et vous obtenez un décor parfaitement dramatique.
L'histoire est très bien respectée, même si quelques éléments diffèrent par rapport au livre (exemple : la dame rose est livreuse de pizza alors qu'elle est infirmière dans le livre) mais rien de bien important.
Une histoire qui nous plonge dans la dureté de la vie. Un enfant, dont l'innocence n'est en aucun cas remise en cause, emmène le spectateur dans une épopée à la fois magique et tragique. Beaucoup de scènes vous feront certainement rigoler mais les quelques scènes finales vous mettront la larme à l'oeil. Il est d'ailleurs fort plaisant d'assister à un film dramatique qui offre tant de moment de détente.
Le réalisateur nous propose un casting des plus raffiné. Tout d'abord, Michèle Laroque en femme aigrie et désabusée signe ici une splendide prestation. Le personnage qu'elle incarne évolue à une vitesse phénoménale, passant de l'austérité à la compassion absolue, ce qui est une chose très difficile à gérer pour un acteur. Mais le résultat est bien là et une note quasi excellente peut lui être attribuée.
Le petit Oscar est, lui, interprété par Amir Ben Abdelmoumen, un jeune belge qui n'est auparavant jamais passé par les planches. Son rôle d'enfant malade, il le tient dans ses petites mains et se l'approprie de manière spectaculaire. Le jeune acteur bluffe littéralement le public par la qualité de son jeu de scène. Un grand espoir du cinéma qu'on attend impatiemment de revoir.
A noter également, la présence de Constance Dollé, qu'on avait déjà pu apercevoir dans certains films comme "3 amis" ou encore "Les témoins". Malgré un rôle effacé, elle tient très bien son personnage qui a toute son importance dans l'histoire.
En résumé, des rires et des larmes créent une parfaite alchimie dans ce long métrage.
Point positif : Le film évite la niaiserie et la dureté de l'histoire passe très bien de l'humour à la réalité de la vie.
Point négatif : Certaines scènes de rêveries enfantines sont assez lourdes à visionner à cause de leur absurdité parfois exagérée.
Note : ***
jeudi 7 janvier 2010
Pas si simple (de Nancy Meyers) sortie le 23 décembre 2009
Titre en anglais : It's complicated
Genre : Comédie sentimentale
Avec Meryl Streep, Alec Baldwin, Steve Martin, John Krasinski, Lake Bell, Mary Kay Place, Rita Wilson
Synopsis :
Jane (Meryl Streep) et Jake (Alec Baldwin) sont divorcés depuis dix ans. Ayant eut trois enfants de leur union, ils se retrouvent régulièrement à certains événements qui incluent leurs enfants. Lors de la remise de diplôme de leur fils, un coup de foudre les attire de nouveau l'un vers l'autre. Le problème, c'est que Jake a refait sa vie avec une jeune femme et que Jane a récemment rencontré un homme, Adam (Steve Martin), un homme lui aussi divorcé.
La critique :
Nancy Meyers était certainement la personne attendue pour diriger un tel film, et pour cause, elle en a écrit le scénario tout comme "Ce que veulent les femmes" ou encore "The holiday". Nulle surprise donc que le film ressemble sur plusieurs points à ses anciennes réalisations.
Mais pourtant, le talent est là car on ne se lasse pas de voir ses films qui sont, à chaque fois, des très bons films sans pour cela être des chefs-d'oeuvres.
Les sentimentaux s'enthousiasmeront donc pour cette histoire qui vise le public des quinquagénaires mais qui ravi tout autant le public plus jeune assez avide ces derniers temps de comédies gentillettes.
La cinquantaine est donc au centre de l'histoire qui fait miroiter la crise profonde que traverse un couple divorcé mais que traverse également leurs enfants, un peu perdus au milieu d'un imbroglio qui leur échappe très souvent.
La réalisatrice a su, dans tout ses films, diriger ses acteurs de manière spectaculaire et avec une justesse impressionnante. Ce film ne fait pas exception. Meryl Streep en mère comblée mais en femme oubliée, joue avec son personnage telle une marionnette. Avec une dextérité déconcertante et une large palette émotionnelle, elle manie l'art de la scène comme très peu d'actrices de nos jours.
En lui collant Alec Baldwin aux bottes, Nancy Meyers a parfaitement réussi son casting. Alec Baldwin, après trois années un peu désertiques au niveau cinématographique mais aussi dans sa vie privée, nous revient en forme mais physiquement doublé de volume. L'ex mari de Kim Bassinger rend la réplique idéale dans ce film où il joue un homme à la fois un peu déprimé et à la fois complètement déjanté. Un camarade de jeu idéal pour Meryl Streep.
Enfin, on a Steve Martin. L'acteur n'a jamais impressionné au cinéma et n'impressionne pas ici non plus. Rien à signaler de son côté même si son rôle est bien tenu mais sans zèle, loin de là.
En résumé, la cinquantaine d'années concerne, a concerné ou concernera chacun d'entre nous, et il faut bien avouer que la voir, la revoir ou l'entrevoir à travers ce film est une très bonne chose.
Point positif : L'histoire au départ tragique est ironisée ici de manière intelligente.
Point négatif : Le film semble un peu tirer en longueur sur la fin. Les deux heures de film auraient pu se synthétiser en une heure et demi environ.
Note : ***
mercredi 6 janvier 2010
Les barons (de Nabil Ben Yadir) sortie le 20 janvier 2010 en France
Genre : Comédie
Avec Nader Boussandel, Mourade Zeguendi, Monir Ait Hamou, Julien Courbey, Edouard Baer, Jan Decleir
Synopsis:
Quatre amis n'ont qu'un but dans la vie, en faire le moins possible. Ce style de vie s'apparente pour eux à celui d'un baron. Le chômage, les petites escroqueries et entourloupes en tous genres sont donc leurs lots quotidiens.
La critique :
Nabil Ben Yadir était inconnu du grand public et on attendait donc très peu de lui en tant que réalisateur. Mais la mémoire commune nous amène à se remémorer quelques films belges qui, eux aussi, étaient réalisés par des personnes totalement inconnues ou presque. On peut ainsi citer le retentissant "C'est arrivé près de chez vous" ou encore le plus récent "Dikkenek", véritable OVNI cinématographique de la dernière décennie.
Et bien, aux premières scènes que le spectateur peut apercevoir, il s'agit bien d'un film dans cette même lignée. L'humour est omniprésent et donne un moment de détente vraiment agréable.
Maintenant, des comédies, ce n'est pas cela qui manque de nos jours, mais ce qui manque, c'est de l'originalité. Et là, le film assure.
En effet, le casting est principalement constitué d'acteurs issus de l'immigration (logique vu que le film traite un peu de cela). Il ne s'agit pourtant pas de faire une éloge migratoire écervelée mais bien de faire passer par la pellicule la difficulté d'affronter des cultures que, souvent, beaucoup de choses opposent.
De fil en aiguille, le film tisse la toile d'une erreur de jugement. D'une part, celle d'un extrémisme injustifié et d'autre part, celle d'un laxisme et d'un "jemenfoutisme" exagéré.
Les acteurs ne sont pas tous inconnus. On peut souligner la présence d'Edouard Baer, même si son rôle est très figuratif, mais surtout la présence de Mourade Zeguendi. Le jeune homme en est à son cinquième long métrage et, même si il ne plait pas à tout le monde, il donne à ce genre de film un attrait humoristique tout particulier comme a pu le faire son illustre prédécesseur Jamel Debbouze. Il joue de manière juste et posée mais peut être accusé de se reposer sur ses lauriers en nous offrant un spectacle similaire à Dikkenek et JCVD.
A côté de lui, on a Jan Decleir. L'homme est quasiment inconnu du cinéma francophone mais a déjà tout prouvé dans le cinéma néerlandophone. Cet anversois de naissance est un acteur fiable et ici, il donne au film le côté dramatique et l'intelligence de jeu qu'il était utile d'avoir. Une très bonne prestation.
Enfin, on a Nader Boussandel dont on ne connaissait jusqu'ici rien du tout et qui, lui, est tout simplement formidable et bien dans son personnage. A revoir dans d'autres longs métrages.
En résumé, le décor bruxellois offre un goût exotique à ce film qui l'est tout autant.
Point positif : Les acteurs ont été admirablement choisis et les plans incroyablement réussis.
Point négatif : Le film est parfois un peu lent et répétitif.
Note : **
mardi 5 janvier 2010
Avatar (de James Cameron) sortie le 16 décembre 2009
Genre : Fantastique, Science-fiction
Avec Sam Worthington, Zoé Saldana, Sigourney Weaver, Michele Rodriguez, Giovanni Ribisi
Synopsis :
Dans un futur lointain, les humains ont colonisé l'espace pour en tirer les meilleurs profits. Jake Sully (Sam Worthington), un ancien marine, est envoyé sur Pandora pour participer à une étude pacifique sur les richesses biologiques de la planète à l'aide d'un "avatar" ressemblant aux Na'vis, habitants hostiles de la jungle pandorienne. Lors d'une sortie d'exploration, le groupe de Jack va être attaqué et celui-ci va se retrouver seul face à la nature sauvage mais surtout face aux Na'vis.
La critique :
La 3D est réellement un énorme pas en avant pour le cinéma d'aujourd'hui. Cette technologie de pointe permet aux spectateurs de rentrer littéralement dans l'oeil du réalisateur, mais elle permet aussi de nous resservir des recettes qui ont déjà fonctionné chez Disney comme par exemple... Pocahontas.
En effet, le film n'est guère innovateur sur le plan scénaristique car l'idée d'un vaillant soldat tombant amoureux d'une indigène provenant d'un peuple persécuté, on a déjà vu ça en Amérique du Nord.
Mais alors, quel est l'intérêt d'aller voir ce film au budget plus que pharaonique (~300 Millions de dollars) ? La réponse est simple : tout le reste !
James Cameron nous emmène dans un univers magique, une planète fantastique à la faune et à la flore totalement sortit de son incroyable imagination. Les Na'vis sont criant de véracité due à la nouvelle technique employée de capture émotionnelle en temps réel qui offre une liberté créatrice quasi sans limites aux graphistes. La planète fût donc imaginée de A à Z pour un rendu impeccable et sans anicroche.
L'histoire est, comme dit précédemment, un peu réchauffée. Mais force est de constater que la sauce prend bien et le film vous emmène agréablement avec lui pendant près de trois heures.
Le génie de James Cameron est passé par là car à aucun moment vous ne regardez votre montre. Comme dans Titanic, les scènes un peu "mielleuses" sont légions mais lorsque le spectateur va décrocher, James vous envoie une scène d'action visuellement à couper le souffle. Et vous voilà reparti dans l'histoire de Jack Sully. Magique !
Côté acteurs, Sam Worthington se fait enfin remarquer après les quelques films où il apparaît et notamment le tout dernier né de la saga Terminator. Une prestation sereine et posée qui colle parfaitement avec le personnage qu'il incarne.
Sigourney Weaver est également présente dans ce film et y joue de manière correcte mais semble un peu souffrir de l'image du personnage qu'elle incarne dans "Aliens", les puristes y retrouveront d'ailleurs quelques similitudes.
Enfin, Zoé Saldana joue très très bien malgré qu'on ne l'aperçoit (hélas) jamais en être humain.
En résumé, une réussite époustouflante qui était attendue au passage. Pas de déception à signaler en ayant vu ce film si ce n'est le scénario de fond.
Point positif : Si le scénario est peu inventif, l'environnement du film le rattrape amplement.
Point négatif : Beaucoup de scènes semblent être pompées d'autres films plus anciens, et pas seulement de Pocahontas.
Note : ***
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